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Les places boursières décrochent : fébrilité sur les marchés

La bourse grecque est tombée cette semaine à son plus bas niveau depuis... 1990. La bourse grecque est tombée cette semaine à son plus bas niveau depuis... 1990. [LOUISA GOULIAMAKI / AFP]

De Hong Kong à Paris, les marchés financiers ont connu ce jeudi 11 février une nouvelle journée noire, avec des chutes de plus de 3 % dans les principales places boursières européennes et asiatiques.

Un énième épisode dépressif qui confirme la tendance à la baisse, observée depuis le début de l’année, soulevant d’importantes ­inquiétudes. Les marchés financiers ont en effet perdu plus de 10 % en un mois, et l’ensemble de la planète finance semble touché par la crise. Alors qu’en général les traders se débarrassent de certains actifs pour en acheter d’autres, tous perdent actuellement de la valeur, des actions aux dettes d’entreprises, en passant par les obligations souveraines.

Une crise aux causes multiples

Parmi les principales raisons de ce ­décrochage financier, la chute des prix du pétrole observée depuis plus d’un an. «Un montant important d’actifs se dévalorise énormément du fait du stress lié aux investissements pétroliers», explique en effet Eric ­Galiègue, président du cabinet Valquant et du Cercle des analystes indépendants.

Autre source d’inquiétude, l’affaiblissement de la croissance chinoise. Alors que le géant asiatique a vu la hausse de son PIB considérablement freiner l’an dernier, les observateurs craignent maintenant qu’il ne dévalue sa monnaie. Une perspective dont les répercussions font trembler les places boursières du monde entier. Dimanche dernier, l’annonce de la diminution des réserves de dollars de la Chine n’a rien arrangé.

«Au-delà de ces deux facteurs souvent mentionnés, il faut en citer un troisième, précise Eric Galiègue : le ralentissement de l’économie américaine». Les risques de voir les Etats-Unis entrer en récession se révèlent plus importants que prévus. La présidente de la Fed, Janet Yellen, a ainsi reconnu mercredi que les conditions financières étaient devenues «moins favorables pour la croissance», aggravant la ­panique sur les marchés.

Une situation "gérable"

Cette diversité des facteurs fait craindre à certains analystes le déclenchement d’une nouvelle crise mondiale, après celle des subprimes, en 2008, et celle des dettes souveraines, en 2011. Un diagnostic à tempérer. «En dépit d’une large exposition des banques au secteur de l’énergie, cette crise est gérable», assurent les analystes du cabinet Kepler Cheuvreux, dans une étude publiée le 3 février.

Et le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, s’est montré rassurant, en marge d’une réunion des ministres des Finances hier à Bruxelles. «Les banques de la zone euro sont structurellement dans une bien meilleure situation qu’il y a quelques années», a-t-il affirmé, ajoutant que «le processus de renforcement des banques continue». Reste à savoir si ce renforcement sera assez rapide pour enrayer la crise qui se profile. 

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