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Les Français, champions du temps passé à la retraite

A partir de 2019, les salariés seront incités à travailler plus longtemps pour pérenniser les régimes de retraites complémentaires [Joel Saget / AFP/Archives] A partir de 2019, les salariés seront incités à travailler plus longtemps pour pérenniser les régimes de retraites complémentaires [Joel Saget / AFP/Archives]

Les Français sont champions du temps passé à la retraite au sein des pays de l'OCDE, en raison notamment d'un faible taux d'emploi des seniors, montre une étude de l'organisation qui recommande de repousser l'âge légal de départ au-delà de 62 ans.

Pour un homme, l'espérance de vie à 60 ans en France atteignant 82,3 ans, le temps passé à la retraite est de 23 ans, puisque l'âge de départ constaté y est de 59,4 ans en moyenne, selon l'étude Panorama des pensions 2015 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Il passe ainsi près de 5 ans et demi de plus à la retraite que dans la moyenne des 34 pays de l'OCDE où l'espérance de vie des hommes atteint 82,2 ans avec un âge de départ moyen à 64,6 ans. Les femmes françaises qui à 60 ans ont une espérance de vie de 87,1 ans passent elles en moyenne 27,2 ans à la retraite. Ce calcul se base sur un départ à la retraite à 59,8 ans en moyenne. C'est près de 5 ans de plus que la moyenne des habitantes des l'OCDE dont l'espérance de vie atteint 85,4 ans, alors que l'âge de départ moyen constaté y est de 63,1 ans.

La France se place ainsi sur la première marche du podium, devant la Belgique et l'Autriche, de cette étude qui rassemble les indicateurs des 34 pays membres de l'OCDE (Europe, Asie, Amérique, Océanie), mais aussi ceux de l'Afrique du Sud, Arabie saoudite, Brésil, Chine, Russie, Inde et Indonésie. Pour les femmes, cet écart s'explique notamment par une espérance de vie élevée. Pour les hommes, il est lié exclusivement à une sortie précoce du marché du travail.

Une hausse très marquée du taux d'emploi depuis dix ans 

De manière générale, en France, "on constate une hausse très marquée du taux d'emploi depuis dix ans des plus de 55 ans, mais on partait de très bas", a souligné Hervé Boulhol, économiste à l'OCDE lors d'un point presse. Le taux d'emploi des 55-64 ans en France reste en effet faible (48,9%). Il atteint 66,1 % pour la moyenne des pays de l'OCDE.

Pour l'organisation, la mesure la plus efficace pour augmenter l'emploi des plus âgés réside dans un recul de l'âge légal de départ à la retraite (fixé aujourd'hui à 62 ans). "Compte tenu de l'allongement prévu de la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une pension à taux plein, reculer l'âge minimum de départ en retraite est probablement la mesure la plus efficace pour étoffer l'offre de main d'oeuvre senior", écrit-elle.

L'OCDE retient par ailleurs que grâce à l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et au minimum contributif (montant plancher de la retraite de base), la France peut afficher l'un des plus faibles taux de pauvreté parmi les personnes de 65 ans et plus (3,8%).

Données sur la durée des retraites des hommes dans une sélection de pays de l'OCDE [Kun Tian, Simon Malfatto, Sophie Ramis / AFP]
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Données sur la durée des retraites des hommes dans une sélection de pays de l'OCDE
 

Ce taux de pauvreté sur cette classe d'âge atteint en moyenne dans les pays de l'OCDE 12,6%. "Le système de retraite offre une bonne protection", reconnait l'OCDE qui souligne que les interruptions de carrière (chômage, garde d'enfant) sur le montant des pensions en France sont "bien amorties".

Par exemple, les interruptions pour la garde d'enfant en France se traduisent en moyenne par une baisse des pensions de 3,7% pour cinq années passées sans emploi rémunéré. Cette baisse est comparée avec la pension d'une personne commençant sa carrière à 20 ans en 2014 et travaillant sans discontinuer jusqu'à 63 ans.

Pour autant, la viabilité du système de retraite français dépend d'hypothèses d'emploi "peu réalistes", pointe l'OCDE qui estime que les dépenses publiques de retraite en France restent "élevées", actuellement à 14% du PIB. "Il faudrait accélérer la convergence des régimes afin de faciliter la mise en oeuvre d'un régime universel, laquelle améliorerait grandement la transparence et faciliterait la gestion globale du système", pointe le rapport.

 

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