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Le plongeon des Bourses en asie gagne Wall Street

Un panneau indiquant la direction de la Bourse de New York, le 16 octobre 2014 [Jewel Samad / AFP/Archives] Un panneau indiquant la direction de la Bourse de New York, le 16 octobre 2014 [Jewel Samad / AFP/Archives]

Le plongeon des Bourses asiatiques, avec un lundi noir à Shanghai, était sur le point de se propager à Wall Street après avoir entraîné la chute des marchés européens, les investisseurs se montrant de plus en plus inquiets sur l'économie mondiale.

 

"L'aversion au risque a largement pris le dessus", relèvent les analystes de Saxo Banque, "d'autant plus qu'aucun indicateur n'est attendu aujourd'hui pour détourner l'attention des investisseurs des inquiétudes entourant la Chine".

Wall Street s'apprêtait à démarrer la séance en très forte baisse, ne faisant qu'accentuer la débâcle un peu partout lundi après-midi.

 

Les places européennes et asiatiques dans le rouge

Alors que les Bourses mondiales avaient dévissé la semaine dernière dans un climat d'angoisse générale, les Bourses européennes poursuivaient leur chute après avoir piqué du nez lundi dès l'ouverture, emboîtant le pas à leurs consoeurs asiatiques.

Vers 14H00 (12H00 GMT), Paris s'enfonçait de 4,75%, Londres de 4,18% et Francfort de 4,44%.

En Asie, les lourdes pertes enregistrées la semaine dernière n'ont fait que se creuser.

A Shanghai, l'indice composite a clôturé en baisse de 8,49%, sa plus forte baisse journalière depuis février 2007, effaçant tous les gains enregistrés depuis le début de l'année.

A Tokyo, l'indice Nikkei a terminé la journée en baisse de 4,61%, à un plus bas de six mois.

 

Baisse record à Taïwan

La contagion a atteint la Bourse de Taïwan qui a dévissé en séance de presque 7,5%, du jamais vu, clôturant à -4,84%. Hong Kong a reculé de 5,17%, Sydney de 4,09%, un plus bas en deux ans, et Séoul de 2,47%.

"L'effondrement des indices chinois du jour est cependant à mettre sur le compte des fortes attentes des investisseurs qui anticipaient une (nouvelle forte) intervention de la banque centrale chinoise (PBOC)", fait remarquer John Plassard, de Mirabaud Securities.

 

Des banques centrales "incertaines" selon les analystes

"Il existe une multitude de raisons pour lesquelles la panique en Chine s'étend au reste du monde, mais il se pourrait surtout que les investisseurs se rendent compte que les banques centrales ne sont pas infaillibles", souligne de son côté Jasper Lawler, analyste à CMC Markets.

Les matières premières n'étaient pas épargnées : les cours du brut se repliaient, évoluant sous les 40 dollars le baril.

Sur le marché des changes, l'euro grimpait lundi à 1,1502 dollar à 14H00 (12H00 GMT), face au flou entourant le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Il vallait 1,1386 dollar vendredi vers 21H00 GMT.

 

Pékin impuissant à rassurer

Rien ne semblait apaiser le regain d'inquiétude des investisseurs sur la conjoncture mondiale dans son ensemble, à l'orée d'une semaine riche en publications de statistiques aux Etats-Unis et en Europe.

Mais la Chine dominait toujours les préoccupations, alors que s'enchaînent les indicateurs décevants attestant de l'essoufflement de la deuxième économie mondiale.

"Les réactions des marchés asiatiques reflètent la conviction des investisseurs qu'un atterrissage brutal (de l'économie chinoise) est inévitable", selon Evan Lucas, du courtier IG Markets.

Un indicateur manufacturier de référence publié vendredi en Chine avait alimenté la fébrilité des marchés : il s'est établi à son plus bas niveau depuis plus de six ans, signalant une violente contraction de l'activité manufacturière chinoise en août.

La dévaluation surprise du yuan le 11 août --perçue comme un effort désespéré des autorités chinoises pour relancer ses exportations et l'activité économique-- n'ont fait qu'aviver l'inquiétude générale.

Soucieux de rassurer, Pékin a certes annoncé dimanche que le gigantesque fonds de pension chinois allait être autorisé à investir une partie de ses colossaux actifs dans les Bourses locales.

Mais l'annonce n'a pas rassuré les investisseurs chinois (pour la plupart des particuliers et petits porteurs), d'autant que persistent les craintes de "bulle" -- de survalorisation des marchés locaux déconnectés de l'économie réelle.

Pour enrayer la débâcle des Bourses chinoises, Pékin est fortement intervenu depuis fin juin, des organismes publics réalisant des achats massifs d'actions.

Mais, en dépit des assurances du gouvernement, les investisseurs chinois redoutent désormais un retrait prématuré de ces mesures de soutien.

Le marché obligataire, où les taux reculent à mesure que la demande augmentent, profitaient en revanche de ce regain de tension, notamment les dettes allemandes et américaines, considérées comme des valeurs refuges.

 

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