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Franc suisse : le salaire des frontaliers bondit virtuellement de 30%

Un franc suisse sous un billet de cinquante euros [Fabrice Coffrini / AFP/Archives]

La décision de la Banque nationale suisse (BNS) d'abolir jeudi le cours plancher de sa monnaie face à l'euro a fait des milliers de mécontents. Mais elle a rendu les détenteurs de francs suisses bien plus riches en quelques heures.

 

Dans un communiqué publié jeudi matin, la Banque nationale suisse (BNS), en charge de la politique monétaire du pays, a annoncé que le taux plancher du franc suisse, fixé il y a 3 ans à 1,20 CHF pour 1 euro, était abandonné. Aussitôt, le franc suisse s'est apprécié de près de 30% par rapport à l'euro ou au dollar.

 

Les frontaliers grands gagnants

Le Suisse moyen s'est réjoui de la mesure. Imaginez un peu. Aujourd'hui, il peut échanger plus de 300 euros en échange de 300 francs suisses quand la veille il aurait dû débourser 360 francs suisses. Les Suisses sont donc plus riches, à condition de dépenser leur argent dans une autre devise.

Les dizaines de milliers de frontaliers français, italiens ou allemands, qui traversent chaque jour la frontière pour travailler en Suisse, sont aussi les grands gagnants indirects de l'opération. En un instant, leur revenu mensuel a progressé de 30%.

 

Les Polonais et les entreprises suisses font grises mines

En revanche, la décision de la BNS a levé un vent de panique en Pologne où quelques 700.000 ménages détiennent des crédits immobiliers libellés franc suisse, le zloty décrochant de près de 20% face à la devise helvétique. Environ 40% des crédits immobiliers en Pologne sont libellés en francs suisses.

Par ailleurs, cette nouvelle n'est pas pour enthousiasmer les entreprises suisses. En effet, beaucoup d'entreprises suisses sont fortement exportatrices. Or avec la hausse du franc suisse, leurs produits sont devenus plus chers de 20 à 30% pour les étrangers. C'est un "tsunami pour l'ensemble de la Suisse", a réagit Nick Hayek, le directeur général de Swatch Group, numéro un mondial de l'horlogerie.

Enfin, les touristes qui envisagent de passer des vacances au ski en Suisse dans les prochaines semaines doivent désormais anticiper que le coût de leur séjour sera 30% plus élevé.

 

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