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Tourisme : les professionnels misent sur le mois d'août

Des vacanciers sur la plage à Nice, le 27 juillet 2014 [Valery Hache / AFP/Archives] Des vacanciers sur la plage à Nice, le 27 juillet 2014 [Valery Hache / AFP/Archives]

A l'approche du grand chassé-croisé des juillettistes et des aoûtiens ce week-end, les professionnels du tourisme français interrogés par l'AFP tablent sur une embellie en août afin de compenser un mois de juillet moins bon que l'an dernier.

 

"Le début de saison s'est plutôt bien passé, mais ce qui a été gagné en mai-juin a été perdu en juillet", indique Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme. "Août et septembre en revanche s'annoncent plutôt bien."

Dans l'hôtellerie-restauration, après un printemps morose où le chiffre d'affaires a baissé de 2,5 à 3% selon les syndicats Synhorcat et Umih, "le mois de juillet est en retrait aussi", indique le patron de l'Umih, Roland Héguy.

"Pour août et septembre, je croise les doigts pour qu'il y ait un changement de comportement des consommateurs sinon l'été va être mauvais", dit-il.

Le directeur marketing de Belambra, numéro un des clubs de vacances en France, Sylvain Caucheteux, estime que "c'est une année compliquée où il faut garder ses nerfs". "Notre chiffre d'affaires a reculé de 5% en juillet, mais on est à +8% sur août", dit-il.

Pour les résidences de tourisme Odalys, la première quinzaine de juillet "n'a pas été bonne", contrairement à avril-mai-juin, mais le président du groupe François Mariette voit lui aussi une amélioration en août-septembre.

Même chose chez Pierre et Vacances.

Du côté des campings, le président de la fédération (FNHPA), Guylhem Féraud, "ces dernières années, la baisse en juillet s'accentue mais août est à chaque fois meilleur", "les gens hésitent, attendent, puis se disent +allez, on y va quand même+".

De fait, Belambra, Odalys, Pierre et Vacances, l'Umih, FNHPA, les agences en ligne sur internet... tous les professionnels interrogés par l'AFP font le même constat: les ventes de dernière minute, voire d'ultra-dernière minute, sont en nette augmentation.

"C'est plus flagrant que les années précédentes. Sur la seule journée du 28 juillet, on a fait 300.000 euros de commande pour des départs en août", indique le patron d'Odalys.

Chez Belambra, un record de 70.000 visites/jour a été enregistré le 20 juillet.

Les réservations d'ultra-dernière minute, "à seulement quelques jours du départ", progressent fortement chez Pierre et Vacances. Le groupe, comme Odalys ou les campings, table sur un rattrapage de chiffre d'affaires en août qui permette de maintenir un volume estival stable.

Selon Bertrand Cognard, responsable de la communication de l'agence en ligne GO Voyages, les ventes à moins de 3 jours avant le départ ont progressé de 42% en juillet.

- Budgets contraints -

Le phénomène de dernière minute concerne aussi les campings, surtout pour la deuxième quinzaine d'août.

Un homme se baigne à Larmor-Plage, près de Lorient, le 2 juillet 2014 [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives]
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Un homme se baigne à Larmor-Plage, près de Lorient, le 2 juillet 2014

Les opérateurs interrogés soulignent à quel point ils sentent la contrainte dans les budgets des touristes.

"On voit une baisse de fréquentation dans les hôtels comme les restaurants et on sent que le pouvoir d'achat chute", dit le patron de l'Umih.

"Les petits hôteliers indépendants qui ont entre 15 et 40 chambres, et les restaurateurs traditionnels, chez qui l'on dîne pour 22 à 40 euros, sont ceux qui souffrent le plus", ajoute-t-il.

En raison de budgets serrés, Pierre et Vacances réalise de plus en plus de ventes de courts séjours de 3-4 nuits.

Dans les campings, les clients n'économisent pas sur la qualité de l'hébergement mais raccourcissent la durée du séjour, selon la fédération.

Certaines régions de France s'en tirent bien, comme la Bretagne, "qui fait un bon chiffre d'affaires", selon le directeur de Protourisme. Mais l'Aquitaine est en retard sur l'an dernier, Rhônes-Alpes et le Languedoc-Roussillon ont du mal.

Une fois encore, le tourisme français pourra dire merci aux clients étrangers, constatent Didier Arino tout comme Christian Mantei, le patron d'Atout France.

"Les Belges, les Allemands, les Scandinaves ou encore les clients des pays émergents sont au rendez-vous", dit M. Mantei à l'AFP. "Les visas délivrés en 48 heures aux Chinois boostent leur venue."

Il y a certes moins de Russes à cause des tensions autour de l'Ukraine et moins de Brésiliens à cause de la Coupe du monde. Mais "les clients étrangers devraient une nouvelle fois compenser en fréquentation et en dépenses les faiblesses de la clientèle française", selon M. Mantei.

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