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Combien coûte une journée de grève de la SNCF ?

Un train de banlieue pris d'assaut le 12 juin, Gare du Nord à Paris, pendant la grève reconductible de la SNCF.[JOEL SAGET / AFP]

Fin 2007, en pleine grève de la SNCF lors de la réforme des régimes spéciaux de retraite, la ministre de l'Economie Christine Lagarde avait évalué le coût d'une journée de grève à la SNCF entre 300 et 400 millions d'euros. La seule estimation officielle connue. 

 

Une journée de grève à la SNCF couterait chaque jour entre 300 et 400 millions d'euros. Dans ce chiffre, la ministre de l'Economie de l'époque incorporait la "perte de confort et de bien-être".

Un débat s'était même engagé entre économistes, certains comme Marc Touati, jugeant cette estimation probable mais minorée. 

 

> Pour la SNCF : 20 millions d'euros

La SNCF estime perdre 20 millions d’euros par jour de grève. Moins de trains qui circulent, c'est moins de voyageurs bien sûr et des usagers qu'il faut rembourser. Mais c'est aussi moins de marchandises qui transitent dans le pays. Ce sont donc des voitures neuves qui ne sont pas livrées ou du grain qui n'est plus exporté. Et là encore, la SNCF doit dédommager les entreprises.

 

> Pour les entreprises : 150 millions d'euros

Selon le Medef Ile-de-France, une journée de grève dans les transports en commun équivaut à une perte de chiffre d'affaires de 50 millions d'euros pour les entreprises franciliennes. Dans la mesure où cette région pèse pour un tiers dans l'économie nationale, le chiffre de 150 millions d'euros peut être raisonnablement avancé.

D'autant plus que la moitié des déplacements professionnels se fait en TGV. Or un train supprimé, c'est un rendez-vous ou une prestation perdue. Et qu'en ce mois de juin, les professionnels du tourisme ne rattraperont jamais une nuit d'hôtel perdue ou un repas annulé.

 

> Pour le PIB : marginal

L’économie française n'est touchée de façon marginale par une grève (pour l'instant) aussi courte. Le seul indicateur digne de foi est en réalité la production d’électricité dans la mesure où il reflète l'activité de l'industrie, grande consommatrice d'énergie.

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Or celle-ci se maintient depuis le début de la grève à un niveau constant. Les éléments structurants de notre PIB ne sont donc pas (encore) touchés. Lors des grèves monstres de 1995, le coût des mouvements sociaux sur le PIB avait été estimé à 0,3% et en 2007 à 0,1%.

 

> Pour l'économie : des millions d'euros

RTT posés faute de mieux, temps perdu dans les transports et baisse du temps de travail effectif… les conséquences d'une grève dans les transports sur le travail des salariés sont connues.

Pour mémoire, une journée de travail de tous les salariés Français coûte près de 2,5 milliards d'euros. L'équivalent de 0,1% de PIB. Un chiffre obtenu grâce la taxe spéciale forfaitaire pour la "journée de solidarité avec les personnes âgées" que versent les entreprises à l'Etat le lundi de Pentecôte.

 

> Pour les grévistes : des centaines d'euros

Quant aux grévistes de la SNCF, ils voient leur salaire amputé chaque jour de mobilisation. La SNCF retient pour chaque jour de grève un trentième du revenu net mensuel, primes comprises- prime de travail journalière, indemnités fixes (résidence, etc.), prime de fin d'année. 

Mais les agents peuvent opter plutôt qu'un journée de grève pour 59 minutes de grève ou une demi-journée. Sauf que des caisses de solidarité des syndicats existent pour compenser ce manque à gagner.

 

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