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Alstom : les cinq scénarios possibles

Des éoliennes et une ligne à haute tension [Oliver Berg / DPA/AFP/Archives]

Les dirigeants de l'Américain General Electric puis ceux de l'Allemand Siemens sont reçus ce lundi à l'Elysée. En jeu, le meccano industriel qui déterminera l'avenir d'Alstom l'un des fleurons économiques tricolores. Pour y voir clair, voici la liste des scénarios qui se dessinent.

 

> Un rachat par l'Américain General Electric

General Electric souhaite racheter les actifs d'Alstom dans l'énergie (équipements pour centrales thermiques, énergies renouvelables...) qui représentent plus de 70% de l'activité du groupe et 14 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Le prix de la transaction négociée dans le plus grand secret depuis quelques semaines est estimé à 10 milliards d'euros. Dans cette hypothèse, Alstom perdrait sa vache-à-lait et se concentrerait sur son activité transports (TGV, trains…).

A priori cette hypothèse ne représenterait qu'un péril limité pour l'emploi, l'intérêt de GE étant précisément de développer son activité énergie en Europe. L'Américain emploie déjà 11.000 personnes en France.

 

> Un rachat par l'Allemand Siemens

L'offre de l'éternel concurrent allemand d'Alstom, Siemens, ne manque pas d'intérêt sur le papier. Les deux groupes sont concurrents à la fois dans l'énergie et les transports. Et en proposant de reprendre l'activité énergie d'Alstom contre une somme en cash et "la moitié de sa branche transports", ce sont deux nouveaux géants qui verraient le jour : l'un, autour de Siemens, spécialisé dans l'énergie, l'autre, autour d'Alstom, dans les transports.

Siemens évite ainsi d'affronter trop directement un concurrent de taille dans l'énergie. Seulement cette option, malgré les assurances de Siemens, pourrait être lourde de conséquences en termes d'emplois. Alstom et Siemens ayant pour cœur de marché et de production, l'Europe, qu'elles se disputent déjà.

 

> Une alliance avec une autre entreprise française

Areva, Thales, Safran… nombre d'entreprises tricolores pourraient être intéressées par des pans d'Alstom. Et de permettre ainsi à des activités stratégiques de rester françaises. Prises de participation, cessions de certaines activité… En l'espèce tous les scénarios sont possibles. D'autant que toutes ces entreprises comptent l'Etat parmi ses actionnaires.

La Banque publique d'investissement serait dans son rôle en soutenant une telle démarche. A la réserve que cette hypothèse servirait à contrer une tentative d'acquisition mais en rien à dessiner une ambition industrielle.

Areva et Safran pourraient être logiquement intéressés par l'activité énergie d'Alstom. Sauf que les choix technologiques sont différents avec le premier et que le second est déjà partenaire… de General Electric. Reste Thales, pour les transports. La seule crédible industriellement.

 

> La solution asiatique

Elle est improbable, mais pas exclue dans le cadre d'un vaste meccano industriel comme celui-là. La solution évoquée par certains aujourd’hui serait celui d’une vente de la branche énergie d'Alstom à un groupe japonais comme Hitachi ou Mitsubishi.

Mais on voit mal alors pourquoi se rapprocher d’un groupe japonais et pas d’un groupe américain. Qui plus est Hitachi est un concurrent direct du champion français Areva. Mais Mitsubishi a pour lui l'avantage d'avoir des reins financiers au moins aussi solides que General Electric.

 

> Alstom reste seule

Après tout, Alstom est encore bénéficiaire. Mais à moyen terme ce choix risque d'être périlleux pour ce fleuron industriel tricolore. Non seulement parce que face à la concurrence Alstom commence à être petit. Mais aussi que les indicateurs de sa santé financière commencent à inquiéter.

Le chiffre d'affaires de l'entreprise a reculé de 1% depuis le début de l'année. Plus préocuppant encore, son carnet de commande chute de 12% sur un an. Enfin son endettement actuel empêche le groupe d'investir. Or dans ses deux activités, cela demeure indispensable.

Symbole de l'industrie française à elle toute seule, Alstom serait trop possitionné sur le milieu de gamme. Et avec des produits plus chers, ce choix n'est plus tenable dans un environnement concurrentiel mondial. 

 

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