Si les anglo-saxons se sont déjà livrés à des études comparant les différences de salaire entre les homosexuels et les hétérosexuels, il n'existait rien de comparable en France. L'Insee vient de faire la lumière sur ce point dans une étude publiée ce jeudi.
C'est un fait, les gays semblent subir une discrimination quant à leur rémunération. A en croire une étude de l'Insee, ce sont les homosexuels hommes qui en souffrent le plus. L'écart de salaire constaté serait "de l’ordre de - 6 % à - 7 % dans le secteur privé et de - 5 % à - 6 % dans le secteur public."
Un tel écart ne s’observe pas en revanche pour les lesbiennes. Au contraire, dans le secteur privé elles bénéficieraient d'une "prime" de l'ordre de 2% et un salaire similaire aux hétérosexuelles dans le public.
L'âge accroît cet écart
Les auteurs de l'étude, Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi relèvent que dans le privé "cet écart suggère la présence de comportements discriminatoires, même s’il ne suffit pas à la prouver formellement."
A partir d'un échantillon faible de quelques milliers de ménages, ils ont tenté d'en savoir un peu plus. Et il en ressort que "la qualification ne suffit pas à éviter ce désavantage salarial : dans le secteur privé, il apparaît même plus élevé pour les travailleurs qualifiés que pour les non-qualifiés".
Par ailleurs "un écart de salaire lié à l'orientation sexuelle s'avère croissant avec l'âge. Pour les moins de 35 ans, il est de - 6% dans le secteur privé [...] au delà de 45 ans, il atteint -13%."
Plus qualifiés mais plus précaires
Pourtant, d'une manière générale, l'étude confirme que les gays sont en moyenne plus diplômés, occupent des postes plus qualifiés et demeurent plutôt en milieu urbain. Mais ils sont aussi en moyenne plus jeunes, employés par des entreprises de plus petite taille, ont une ancienneté en moyenne deux fois plus faible et travaillent davantage à temps partiel.
L'ensemble des résultats de cette étude correspond peu ou prou aux constats faits à l'étranger.
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