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Merkel veut éviter une guerre commerciale entre Chine et UE

La chancelière Angela Merkel (d) et le Premier ministre chinois Li Keqiang, le 26 mai 2013 à Berlin [Adam Berry / AFP] La chancelière Angela Merkel (d) et le Premier ministre chinois Li Keqiang, le 26 mai 2013 à Berlin [Adam Berry / AFP]

La chancelière Angela Merkel a rejeté dimanche toute perspective de guerre commerciale sino-européenne, en recevant pour la première fois à Berlin le Premier ministre chinois Li Keqiang, les deux leaders plaidant pour surmonter les différents actuels par le dialogue.

Evoquant les disputes entre l'Union européenne et la Chine sur les panneaux solaires et les équipements de télécommunications, Mme Merkel a déclaré que l'Allemagne et la Chine rejetaient "le protectionnisme", lors d'une conférence de presse commune dimanche soir.

Mise sous pression par l'industrie allemande qui aurait beaucoup à perdre dans une guerre commerciale avec la Chine, la chancelière a assuré qu'elle "fera tout pour trouver une solution par la discussion et ne pas tomber dans une sorte de confrontation qui se termine finalement par la mise en place de droits de douanes réciproques".

"Nous rejetons cela. Je vais m'engager en tant que chef du gouvernement (allemand) pour qu'au niveau européen, nous nous engagions aussi vite que possible dans des discussions intensives avec la partie chinoise", a-t-elle ajouté, vantant "les relations très étroites" entre Berlin et Pékin.

La Commission européenne a proposé récemment aux Etats de l'UE d'approuver pour le 5 juin une taxation provisoire de 47% en moyenne sur les panneaux solaires importés de Chine afin de protéger les firmes européennes du secteur, menacées de disparition et qui dénoncent une concurrence déloyale. La Commission doit se prononcer sur d'éventuelles sanctions définitives en décembre.

Angela Merkel donne une conférence de presse avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, le 26 mai 2013 à Berlin [Adam Berry / AFP]
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Angela Merkel donne une conférence de presse avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, le 26 mai 2013 à Berlin
 

Bruxelles a aussi décidé de lancer une enquête antidumping sur les équipements de télécommunications chinois.

Pékin a répliqué en annonçant une enquête antidumping sur des "tubes sans soudure" importés notamment de l'UE.

Le chef du gouvernement chinois, qui effectue jusqu'à lundi sa première visite officielle en Allemagne après sa prise de fonction en mars, a réitéré son désaccord avec la décision de l'UE d'envisager une taxation des panneaux solaires chinois.

"Nous la rejetons fermement", a-t-il dit, estimant qu'une telle mesure "ne mettra pas seulement en danger des emplois en Chine, mais (...) nuira aussi aux intérêts des entreprises et des consommateurs européens".

"C'est pourquoi nous espérons que nous pourrons surmonter par (...) le dialogue le différend commercial entre la Chine et l'UE", a-t-il ajouté. La mise en place d'une taxe sur les panneaux solaires "enverrait le mauvais signal, le signal que le protectionnisme est de retour".

Le commerce bilatéral entre l'UE et la Chine a atteint 546 milliards de dollars en 2012, mais le déficit commercial de l'UE vis à vis de la Chine n'a cessé de se creuser, dépassant 122 milliards.

L'Allemagne est le seul pays de l'UE à l'agenda de la première tournée à l'étranger du Premier ministre chinois, signe que Pékin entend soigner sa relation spéciale avec la première économie européenne, selon des analystes.

L'Allemagne est de loin le plus grand partenaire commercial européen de la Chine. Le marché chinois est un débouché essentiel pour son industrie automobile et ses machines-outils.

Les échanges entre les deux pays ont atteint 187 milliards de dollars en 2012.

La chancelière Angela Merkel (g) et le Premier ministre chinois Li Keqiang, le 26 mai 2013 à Berlin [Adam Berry / AFP]
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La chancelière Angela Merkel (g) et le Premier ministre chinois Li Keqiang, le 26 mai 2013 à Berlin
 

Selon, l'analyste Hans Kundnani (Conseil européen des relations étrangères), Berlin "voit essentiellement la Chine comme un vaste marché d'exportation dont elle est de plus en plus dépendante".

L'an passé, en l'espace de sept mois, la chancelière s'est rendue deux fois en Chine.

Mme Merkel a déclaré vouloir encore "intensifier" les relations déjà "très étroites" entre les deux pays, citant quatre domaines clef : l'industrie, les technologies de l'information, la gestion de l'environnement en lien avec l'essor de l'urbanisation ainsi que l'agriculture.

M. Li était convié dimanche soir au château de Meseberg, propriété de la République allemande, à 70 km au nord de Berlin, pour des discussions avec des patrons. Il doit s'entretenir lundi avec des représentants du parti social-démocrate (opposition) et rencontrer le ministre de l'Economie Philipp Rösler.

Li Keqiang avait signé vendredi à Berne un mémorandum sur un accord de libre-échange avec la Suisse, le premier accord de ce type avec l'une des 20 premières économies mondiales. Il pourrait être signé officiellement en juillet.

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