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Discrètement, l'Etat privatise de plus en plus

Le palais Brongniart, qui hébergeait autrefois la Bourse de Paris [Francois Guillot / AFP/Archives]

EADS a annoncé lundi être en discussion avec l'Etat pour lui racheter 1,56% de son propre capital. Si cette opération intervenait effectivement, ce serait la deuxième fois en moins d'un mois que l'Etat "privatiserait" une de ces participations.

Le 27 mars, le ministère de l'Economie annonçait la cession d'une part de 3,12% dans le capital de l'équipementier aéronautique Safran, qui rapportera 448,5 millions d'euros à l'Etat.

Ce lundi, c'est le constructeur aéronautique EADS qui a lui-même annoncé être en discussion avec l'Etat pour lui racheter hors-marché 1,56% de son propre capital. La transaction qui se ferait sur la base d'une action à 37,35 euros, rapporterait au bas mot 478 millions d'euros dans les caisses de l'Etat.

En moins de trois semaines, l'Etat a donc acté la vente d'une partie de deux de ses participations dans des entreprises majeures de l'aéronautique. Ces deux opérations vont lui rapporter un peu moins d'un milliard d'euros (926,5 millions d'euros).

 

Privatiser, même Montebourg y pense

Cette annonce ne surprend qu'à moitié. Dans une interview au Wall Street Journal publié le 5 avril dernier, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif et chantre à ses heures de la nationalisation, laissait clairement entendre que le gouvernement avait en tête l'idée de céder des participations dans des entreprises dont il est actionnaire pour assainir ses finances.

"Dans le cadre de la restructuration budgétaire et la modernisation des politiques publiques, nous réfléchissons en effet à un changement de nos participations", avait déclaré le ministre. "Nous n'excluons pas ce genre d'action, mais nous ne voulons pas perdre notre influence sur les entreprises" sans pour autant indiquer quelles participations pourraient être concernés.

 

60 milliards de capitalisation

L'Etat dispose de participations ultra-majoritaires dans EDF ou Areva, ainsi que des participations minoritaires dans France Télécom, Air France-KLM, GDF Suez ou encore Renault. Au total, le portefeuille des seules participations cotées de l’État représentait au 31 août 2012 l'équivalent de 60 milliard d'euros de de capitalisation boursière. Un magôt dans lequel l'Etat semble tenter de piocher.

 

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