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Chaque année, de nombreuses offres d'emploi restent non pourvues

Dans une agence Pôle Emploi à Pantin, au nord de Paris [Fred Dufour / AFP/Archives] Dans une agence Pôle Emploi à Pantin, au nord de Paris [Fred Dufour / AFP/Archives]

Alors qu'un recruteur sur deux s'attend à connaître en 2013 des difficultés pour embaucher, le nombre d'offres non pourvues chaque année reste difficile à mesurer, alimentant, souvent abusivement, le débat public sur un potentiel gisement d'"emplois vacants".

Rien qu'au niveau de Pôle emploi, les offres "non-satisfaites" doivent être analysées avec des pincettes.

"Parmi les 470.000 offres d'emplois retirées en 2012, environ 126.000 n'ont pas été pourvues faute de candidats", explique ainsi Hélène Paris, directrice des statistiques et de l'évaluation à Pôle emploi.

Les offres "non satisfaites" sont deux fois plus souvent annulées "parce que le besoin d'embauche n'existe plus" et dans 100.000 cas en 2012, l'entreprise a finalement embauché en interne, souligne-t-elle.

Une offre d'emploi est l'expression à l'instant T d'un besoin. Un appel d'offres non remporté, le besoin disparaît, "les projets de recrutement des entreprises sont fondés sur des scénarios révisés au cours du temps", rappelle-t-elle.

Au vu des 21 millions de contrats signés en 2012 en France (hors intérim), il est "tout à fait normal" qu'un grand nombre d'offres soient en permanence non pourvues car "il s'écoule en moyenne un peu plus d'un mois pour que l'offre rencontre la demande", ajoute Mme Paris.

A tout moment, quelque 900.000 emplois sont à pourvoir à l'échelle de la France, estime la chercheuse.

Les notions d'"emplois vacants", offres "non pourvues" ou "non satisfaites" doivent être maniées "avec précaution", "il est abusif de les assimiler a priori à des difficultés de recrutement", alertaient en 2009 Yannick Fondeur et Jean-Louis Zanda, dans une note du Centre d'études de l'emploi (CEE) faisant encore référence.

Brandi de temps à autre pour accréditer l'idée que trop de chômeurs refuseraient des emplois, le nombre d'"emplois vacants", fait régulièrement controverse.

Pour "objectiver les débats" en l'absence de statistique satisfaisante, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) travaille depuis janvier à les définir.

"Qu'entend-on par +offres d'emploi non pourvues? Le sont-elles durablement ou temporairement? Existent-elles en grand nombre? Ces emplois correspondent-ils à des +métiers à tension+? Des compétences rares, un manque d'attractivité? Les offres correspondantes sont-elles suffisamment visibles?" sont autant de questions auxquelles le COE, dont le rapport est attendu en juin ou septembre, doit répondre.

"Comment comprendre qu'il puisse y avoir dans notre économie plus de trois millions de chômeurs et des employeurs qui nous disent qu'ils ne peuvent pas trouver les salariés qui correspondent à leurs exigences? (...) Il nous faut régler une fois pour toutes cette adéquation entre les offres d'emploi et les demandes d'emploi", a souhaité le président François Hollande, en annonçant début mars une nouvelle réforme de la formation professionnelle d'ici à la fin d'année.

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