En direct
A suivre

La Cour des comptes épingle les "incohérences" de la LGV Est

Une rame de TGV en gare "Lorraine", le 30 mai 2007 jour de son inauguration à Louvigny [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives] Une rame de TGV en gare "Lorraine", le 30 mai 2007 jour de son inauguration à Louvigny [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]

Le cofinancement du TGV-Est Paris-Strasbourg par de nombreuses collectivités locales a conduit à des choix incohérents et des investissements "contestables", a pointé mardi la Cour des comptes dans son rapport annuel, évoquant des dessertes peu fréquentées, ou une gare TGV construite en "rase campagne" en Lorraine.

Inaugurée en juin 2007, la LGV Est est la première ligne du réseau à grande vitesse français à avoir été cofinancée par les collectivités locales - à hauteur de 24% pour la partie mise en service en 2007, et même de 32% pour la 2e phase actuellement en chantier, qui raccourcira encore le trajet et doit être mise en service en 2016.

Pour la Cour, le problème est que "la recherche des cofinancements et la compétition entre les collectivités pour l’accès au TGV ont fragilisé le pilotage du projet. Celui-ci y a perdu en cohérence, tandis qu’étaient avalisés des choix d’investissements critiquables".

La participation financière des différentes collectivités "apparaît très hétérogène et moins marquée par une logique économique d’ensemble que par une compétition pour obtenir une desserte par le TGV", note le rapport.

Ses auteurs s'étonnent que 17 villes non situées sur l'axe de la LGV aient obtenu d'être connectées malgré tout au réseau TGV, via des liaisons directes régulières, alors que cela supposait des aménagements coûteux et que leur faible fréquentation peut faire douter de leur pérennité.

Surtout, la Cour fustige l'implantation de la gare TGV Lorraine, construite "en rase campagne" à Louvigny, à mi-distance de Metz et Nancy, et uniquement accessible par la route.

"Cette localisation est pour le moins surprenante", commentent les magistrats financiers. D'autant que les collectivités locales envisagent de construire une deuxième gare TGV à moins de 20 km de la première, à Vandoeuvre, une ville déjà desservie par TER. Ce serait "une gare de trop", selon la Cour, qui met en doute la "pertinence" d'un projet consistant à reconvertir la gare de Louvigny pour le fret.

Dans leurs réponses jointes au rapport, plusieurs collectivités ont souligné en substance que, en tant que cofinanceur, elles pouvaient légitimement prétendre influer sur le projet.

"Imaginer que des collectivités participent au financement d’un projet (...) sans exprimer de revendications à la hauteur de leur quote-part est une vue de l’esprit", résume le Conseil régional de Champagne-Ardenne.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités