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L'ERDF, "parée à affronter l’hiver"

Un technicien d'ERDF répare une ligne à haute tension, à Lanta, dans le sud-ouest, le 19 octobre 2012[Remy Gabalda / AFP]

Depuis le 1er novembre, les agents d’Electricité Réseau Distribution de France (ERDF), filiale du groupe EDF, sont mobilisés pour assurer la continuité du réseau électrique français l’hiver. Pour Michèle Bellon, la présidente d’ERDF (nommée en mars 2010 par le PDG du groupe EDF, Henri Proglio), tous les moyens sont mis en place pour passer un bon hiver. Des moyens humains renforcés par le recrutement de 2 200 personnes en 2012.

 

RTE a annoncé des risques modérés de coupures d’électricité cet hiver. Etes-vous également sereine pour cette saison ?

Le groupe EDF a déjà passé une pointe historique l’an dernier. Nous sommes à nouveau parés. D’autant que nous déployons cette année sur la France notre système Gériko pour la première fois. Ce système d’alerte que nous avons mis en place avec Météo France, nous permet d’être prévenus en amont des intempéries. Nous l’avions testé lors de la tempête Joachim en décembre 2011.

 

Les aléas climatiques sont de plus en plus nombreux. Comment anticiper et éviter les coupures ?

Depuis deux ans, on essaie de moderniser le réseau, en doublant nos investissements entre 2005 et 2012 (3 millions d’euros). Nous installons des automates (des capteurs) sur le réseau pour isoler les points de défaillance et minimiser les conséquences sur des lignes pour les consommateurs (grâce à des tours de contrôle, on peut réagir en moyenne en six minutes). Nous avons également une Force d’intervention rapide d’électricité (FIRE) qui regroupe 2500 salariés prêts à partir dans les deux heures avec des kits de dépannage. Autant de moyens qui nous ont permis de réduire le temps de coupure d’électricité en 2011 de 39 %, à 73 minutes.

 

Pourquoi ne pas miser sur l’enfouissement total des lignes ?

Le réseau électrique d’ERDF compte 1,3 million de km, 41 % est déjà enfoui. Une proportion qui augmente de 1 % tous les ans. Aujourd’hui, plus de 95 % des lignes de moyenne tension sont enfouies. Mais ce n’est pas une solution à tous les aléas. Pour les inondations notamment. Là, les moyens humains sont encore la meilleure solution.

 

 

Autre actualité, le remplacement des compteurs par les modèles interactifs Linky. Dossier relancé par la ministre de l’Environnement, Delphine Batho et que vous soutenez. Pourquoi ?

Ces compteurs interactifs vont permettre de capter énormément d’informations nécessaires à la conduite du réseau. Cela va donner des informations précieuses au consommateur. Est-ce qu’il y a eu des micro coupures ? Quel est son mode de consommation ? Et surtout, il n’y aura que des facturations sur index réel et non plus estimé.

 

Fin 2014, les premiers compteurs pourraient être installés. Des discussions sont en cours avec les partenaires du projet. Que reste-t-il à fixer ?

Le plus important demeure le financement. A terme, ce sont 35 millions d’abonnés qui doivent recevoir un compteur Linky. Ce qui représente un investissement pour nous de 4,5 milliards d’euros. Nous sommes en concertation avec la ministre de l’Environnement, Delphine Batho, et les principaux partenaires concernés par ce dossier. Nous devons avoir la garantie d’un retour sur investissements, pour qu’au final cela ne coûte rien de plus au client.

 

Selon le rapport prévisionnel de RTE, d’ici 2016, l’approvisionnement en électricité sera « tendu ». Cela vous inquiète-t-il ?

Il va effectivement devoir se poser cette question. Notamment dans le débat sur la transition énergétique. L’éolien et le photovoltaïque ne peuvent pas assurer suffisamment d’énergie pour compenser les manques [la moitié des sites de production au charbon, fioul et cogénération devraient fermer à partir de 2016]. Aujourd’hui, force est de constater qu’il ne se développe pas d’énergie suffisamment productrice d’électricité.  

 

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