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Le bas de laine des Français de plus en plus rempli

Image d'illustration[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Les Français sont des fourmis, pas des cigales. Et ça n’est pas près de changer. Avec l’impact des crises financières, qui ne semblent pas vouloir quitter la zone euro, la propension des ménages à épargner est par­tie pour durer.

Confirmation sur les comptes en banque. Selon un calcul effectué par le site boursier.com à partir des chiffres de la Banque de France, l’épargne des Français a atteint 1 509 milliards fin juillet, soit une moyenne de 23 097 euros par personne. C’est 30 % de plus qu’avant les premiers soubresauts de la crise, il y a cinq ans.

Les récents indicateurs révélés par l’Insee laissent entendre que la situation va perdurer. L’institut a noté que «la volonté des ménages d’effectuer des achats importants» a diminué de trois points durant l’été. Elle se situe aujourd’hui seize points en dessous de la moyenne calculée au cours des quinze dernières années.

En y ajoutant une pointe de pessimisme pour la situation des prochains mois et la croyance dans une augmentation continue du chômage, «les ménages sont plus nombreux à considérer qu’il est opportun d’épargner», écrit l’Insee dans une note publiée le mois dernier. 

En clair, avec la contraction du crédit, les Français préfèrent amasser avant de s’acheter, par exemple, une maison ou une voiture.
 

La tradition du bas de laine

Si ce constat n’est pas une spécificité française (il est valable aussi en Allemagne ou dans l’Europe du Nord), la volonté de mettre de l’argent de côté est exacerbée dans l’Hexagone. «Les Français ont un côté anxieux qui les incite à la prudence. De plus, il y a une tradition paysanne de constituer des bas de laine pour faire face en attendant des jours meilleurs.

C’est totalement paradoxal dans un pays où l’existence d’un Etat providence pourrait inciter à consommer», décrypte Philippe Crevel, du Cercle des épargnants.
 

Les beaux jours du Livret A

Autre spécificité française, l’amour des placements sans risque. Les épargnants sont prêts à sacrifier le rendement au profit des produits sûrs, et ce quel que soit leur âge. Ainsi, le taux de détention d’un Livret A approche les 90 %. Et les récentes décisions politiques (relèvement du plafond du Livret A de 25 % et doublement du plafond du Livret de développement durable, le 1er octobre) devraient assurer un bel avenir à ces champions de l’épargne.

«Avec la désaffection pour la Bourse, on est parti pour deux-trois années de boom historique de la collecte du Livret A et de l’ensemble des produits d’épargne ­liquide dont les super-livrets», prédit Cyril Blesson associé au cabinet PAIR Conseil, éditeur des Cahiers de l’épargne.

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