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Hollande promet de soutenir la compétitivité

François Hollande (d) et Carlos Ghosn, patron de Renault, le 28 septembre 2012 au Salon de l'Automobile à Paris [Philippe Wojazer / Pool/AFP] François Hollande (d) et Carlos Ghosn, patron de Renault, le 28 septembre 2012 au Salon de l'Automobile à Paris [Philippe Wojazer / Pool/AFP]

François Hollande s'est engagé vendredi à soutenir la "compétitivité" du secteur automobile en réponse aux appels lancés par les patrons des deux grands constructeurs français, lors de sa visite au Mondial automobile de Paris.

"Ma présence au salon, c'est une promotion, un encouragement pour tous les constructeurs français qui innovent, cherchent, inventent des nouveaux styles, des nouveaux moteurs, et l'Etat continuera à les appuyer", a assuré le président de la République.

Il a été accueilli sur les stands de Peugeot et de Citroën par le président du directoire de PSA, Philippe Varin, avant de rejoindre le patron de Renault, Carlos Ghosn, sur le stand de la marque. Il était accompagné du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

Notant que "les constructeurs demandent aussi des mesures pour la compétitivité", il a fait valoir que celle-ci ne dépend pas "pas simplement (du) coût du travail". La compétitivité, c'est aussi "tout ce qui peut soutenir l'innovation et également le dialogue social dans les entreprises et c'est ce que le gouvernement a engagé", a estimé M. Hollande.

 

Les constructeurs réclament du concret

Les deux constructeurs français avaient profité, jeudi, de l'ouverture du Mondial à la presse pour faire savoir qu'ils attendaient du gouvernement des mesures concrètes pour renouer avec la compétitivité.

Le gouvernement a déjà présenté fin juillet un plan de soutien axé essentiellement sur les véhicules hybrides et électriques.

Philippe Varin a plaidé pour une baisse du coût du travail, estimant qu'une baisse des coûts salariaux de 5 à 10% serait "très substantielle" pour son groupe. Il attend à présent "avec intérêt les conclusions du rapport" sur la compétitivité confié à Louis Gallois, ancien patron du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS, attendues début octobre.

Il a aussi vanté le système allemand du "Kurzarbeit" (chômage partiel) pour surmonter la crise. "On a un bon système en France mais si on compare au système allemand, (...) quand un secteur est déclaré en crise en Allemagne, le +Kurzarbeit+ permet de tenir plus longtemps", a-t-il estimé.

Le numéro 2 de Renault, Carlos Tavares, a estimé en revanche que ce n'était pas "le bon angle" d'attaque pour résoudre les problèmes en France, où PSA compte supprimer 8.000 postes et fermer une usine pendant que Renault multiplie les mesures de chômage partiel. Il a mis en avant l'urgence de s'attaquer à la compétitivité dans les usines françaises et a lancé une réflexion à ce sujet avec les organisations syndicales.

Vendredi, Carlos Ghosn a expliqué à la presse qu'il attendait du gouvernement "un plan d'action qui soit échelonné dans le temps, qui soit crédible sur lequel nous travaillons tous de façon à ce qu'on se dise dans trois ou cinq ans, on a beaucoup progressé sur la compétitivité en France".

 

Morosité en Europe occidentale

Le Mondial, qui se tient tous les deux ans dans la capitale française, en alternance avec le salon de Francfort, en Allemagne, s'est ouvert dans une ambiance pesante.

Le marché automobile va mal en Europe de l'ouest et la situation n'est pas près de changer, ont averti tous les grands noms du secteur. Le leader européen, l'allemand Volkswagen, n'attend "aucune amélioration fondamentale rapide du marché en Europe".

Même pessimisme du côté des français. PSA table sur un marché européen en recul de 8% cette année et au mieux stable l'an prochain, tout comme Renault.

La part du gâteau se réduit --les ventes de voitures particulières devraient être comprises entre 12,5 et 13 millions cette année, en retrait de 20% par rapport à 2007-- et, en même temps, la compétition s'exacerbe.

Les américains Ford et General Motors, mais aussi les asiatiques, comptent bien gagner des parts de marché. Toyota et Nissan visent chacun environ 5% d'ici à deux ou trois ans. Les marques coréennes Hyundai et Kia, dont la présence est plus récente en Europe, se montrent plus modestes. Mais leur progression rapide dans certains pays inquiètent, comme en France, qui a demandé à la Commission européenne de se pencher sur les conséquences de l'accord de libre-échange conclu entre l'UE et la Corée du Sud.

 

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