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Ces indicateurs économiques qui prédisent le pire

Economie française Un bateau amarré au terminal de Montoire, à Saint-Nazaire en février 2012.[FRANK PERRY / AFP]

Plusieurs indicateurs économiques nationaux et internationaux garantissent des cheveux blancs au prochain président de la République.

Alors que la France s'affaire autour du résultat du deuxième tour de l'élection présidentielle, l'économie continue de tourner. Et force et de constater qu'elle tourne de plus en plus mal. Une série d'indicateurs semblent même prédire le pire. 

Prenez les chiffres de l'emploi intérimaire. Traditionnellement on dit que, bons ou mauvais, ils se répercutent sur l'emploi en général six semaines à deux mois après. Et que disent-ils ces chiffres ? Selon le baromètre Prisme, l'emploi intérimaire a chuté de 12,7% en mars, par rapport à mars 2011, soit la baisse la plus importante depuis le retournement de l'indicateur à l'automne dernier. Manque de chance, tous les secteurs ou presque sont concernés. Autant dire que le marché de l'emploi risque de tanguer dans des proportions autrement plus importantes qu'actuellement.

Les indicateurs industriels ne sont pas plus rassurants. Comme le taux d'utilisation des capacités de production. Si une entreprise sous-utilise ses capacités productives, elle n'investira pas, alors qu'à l'inverse, une entreprise dont les capacités de production sont proches de la saturation devra investir. Mauvaise nouvelle pour l'investissement, le taux d'utilisation des capacités de production n'en finit pas de sombrer pour s'établir à 78,5% en mars 2012. Du jamais vu même pendant la crise de 2009.  Un signal inquiétant renforcé par une baisse sensible des "goulots d'étranglement dans l'industrie" qui indiquent la proportion d'entreprises qui ne peuvent produire davantage avec les moyens actuels. Elles sont aujourd'hui 25% contre 40% il y a trois ans.

Autre indicateur de l'activité à venir, le nombre de permis de construire délivrés qui permet de percevoir la probable santé de l'immobilier dans l'avenir. Ce nombre n'a jamais retrouvé les sommets atteints juste avant la crise. Et aujourd'hui, après une légère embellie en 2010, la situation est atone. Au dernier trimestre le nombre de permis de construire a encore baissé (-3%). Et que dire du moral des ménages qui influence largement la consommation à venir, "moteur" de la croissance française. Depuis fin 2010, cet indicateur stagne autour des 85 points alors que depuis 25 ans sa moyenne est de 100 points. Or plus le moral des ménages est bas, plus les Français sont tentés par l'épargne. Un mauvais présage pour la consommation. 

Des indicateurs internationaux pas plus rassurants

Pour se faire une idée de la conjoncture économique à venir, quelques indicateurs internationaux sont riches d'enseignements. Comme l'indice des matières premières CRB Reuters-Jefferies. Il s'agit d'un panier de prix qui va du pétrole au blé, largement stimulé par la croissance mondiale. Si les perspectives sont heureuses, les prix grimpent. Si l'avenir est incertain, les prix baissent. En ce moment, l'ambiance est morose. En moins de six semaines, cet indice a perdu 8% et sur un an 15,6%.

Tout cela ne présage rien de bon. D'autant plus qu'il épouse le pessimisme d'un autre indicateur : le Baltic Dry Index, l'indice de prix référence du commerce international qui renseigne sur le coût du transport maritime en vrac de matières sèches (métaux, minerais...). A ce titre, il se révèle un excellent indicateur des perspectives de production. Sur un an, le Baltic Dry Index a baissé de 8,2% et navigue désormais à des niveaux rencontrés au dernier semestre 2009, à une époque où l'économie mondiale était quasiment anesthésiée par la crise. Définitivement 2012 ne s'annonce pas comme un grand cru économique.

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