L'histoire du FN en dix clashs

C'est sur les listes du mouvement de Pierre Poujade (1920-2003), l'Union et Fraternité Française (UFF), que Jean-Marie Le Pen obtient son premier mandat de député à l'âge de 27 ans, lors des élections de 1956. Mais les deux hommes ne tardent pas à rompre et le futur leader du Front National est exclu du mouvement poujadiste dès 1957. [UPI / AFP]
Figure du mouvement Occident, puis d'Ordre Nouveau et du GUD, Alain Robert (né en 1945, à droite à la tribune) défend des causes proches de celles de Jean-Marie Le Pen. Il fonde le Front National en 1972 et demande au Breton d'en prendre la direction. Mais les deux hommes s'affrontent ce qui donne naissance à "deux" FN en 1973. En 1974, la justice prend une décision à favorable à Jean-Marie Le Pen. Alain Robert fonde alors le Parti des forces nouvelles (PFN). [STAFF / AFP]
S'il n'est pas un cadre de poids du Front National, devenu un parti incontournable de la vie politique française dans les années 80, Lorrain de Saint-Affrique (né en 1952) s'est fait connaître par la médiatisation de sa rupture. Journaliste de formation, il fut conseiller en communication de Jean-Marie Le Pen pendant une dizaine d'années et occupa plusieurs mandats locaux. Progressivement écarté à partir de 1994, il publie "Dans l'ombre de Le Pen" en 1998, ce qui lui permet d'accéder aux médias où il intervient toujours pour commenter l'actualité du FN. [CC / Wikipedia]
"X-Ponts", haut fonctionnaire, ancien du Club de l'Horloge, Bruno Mégret (né en 1949) rejoint officiellement le Front National en 1986 après avoir opéré son rapprochement à partir de 1984. Son ascension est rapide : il devient délégué général du mouvement en 1988. Dix ans plus tard, en décembre 1998, il tente de prendre la direction du FN à l'occasion de ce que Jean-Marie Le Pen avait qualifié de "puputsch". Malgré l'adhésion de la majorité des cadres, il échoue et fonde le Mouvement national républicain (MNR) qui ne percera pas. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]
Fille aînée de Jean-Marie Le Pen, Marie-Caroline (née en 1960) milite longtemps au côté de son père. Mais en 1999, elle rallie la cause de Bruno Mégret avec son conjoint Philippe Olivier, alors qu'elle est élue au conseil régional d'Île-de-France. Elle quittera ensuite les rangs du MNR. La blessure n'est toujours pas cautérisée au sein du clan Le Pen. [PASCAL GUYOT / AFP]
Fiscaliste, professeur à la faculté de droit d'Assas, Jean-Claude Martinez (né en 1945) fait partie des rares cadres qui ne rallient pas la rébellion mégretiste en 1998-1999. Durant dix ans, il demeure aux côtés de Jean-Marie Le Pen jusqu'à ce que les deux hommes ne rompent. Il est suspendu en novembre 2008. En 2014, il a conduit dans le Sud-Ouest le mouvement Force Vie, proche de Christine Boutin, lors des élections européennes. [DOMINIQUE FAGET / AFP]
Fidèle entre les fidèles, Roger Holeindre (né en 1929) finit par quitter à son tour le vaisseau du Front National. Ancien d'Indochine et d'Algérie, journaliste de profession, longtemps vice-président du mouvement, "Popeye" se déclare hostile à la ligne de Marine Le Pen qui a succédé à son père lors du congrès de janvier 2011 et quitte le FN. [MIGUEL MEDINA / AFP]
Après être passé par différents mouvements souverainistes, Paul-Marie Coûteaux fonde le parti Souveraineté, indépendances et liberté (SIEL) en 2011 et se rapproche du Front National de Marine Le Pen, sous la bannière du Rassemblement Bleu Marine (RBM). Conseiller influent, il lui présente de nombreux contacts dont certains la rejoignent et contribuent au décloisonnement du mouvement. Mais il diverge rapidement de Marine Le Pen et quitte son orbite en 2014. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]
Il faisait partie des figures montantes du Front National à l'heure de Marine Le Pen. Le géopoliticien Aymeric Chauprade (né en 1969) avait ainsi conduit la liste du FN en Île-de-France lors des élections européennes de 2014 et recueille 17% des voix. Mais ces prises de position sur la question du djihadisme - il préconise notamment l'élimination des djihadistes français partis en Syrie et en Irak par les forces spéciales françaises - lui coûte son poste de leader du groupe FN au Parlement Européen et Marine Le Pen lui retire sa fonction de conseiller aux affaires internationales. Malgré sa disgrâce, il est encore membre du FN et siège sous son étiquette à Strasbourg. [BERTRAND GUAY / AFP]
La rupture entre Jean-Marie et Marine Le Pen en mai 2015 restera sans doute comme la crise la plus spectaculaire dans l'histoire du Front National. Ayant répété qu'il considérait les chambres à gaz comme un point de détail de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du FN, est suspendu de sa qualité d'adhérent le 4 mai 2015 par une commission disciplinaire. Son sort définitif doit être fixé lors d'un congrès extraordinaire mais le "menhir" a prévu de riposter.