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Migrants : Valls à Calais pour montrer que la France n'est pas passive

Le Premier ministre Manuel Valls, le 30 août 2015 à La Rochelle [XAVIER LEOTY / AFP] Le Premier ministre Manuel Valls, le 30 août 2015 à La Rochelle [XAVIER LEOTY / AFP]

Après un discours plutôt généreux sur l'accueil des migrants, Manuel Valls passe aux travaux pratiques lundi avec un déplacement à Calais, un des lieux emblématiques de cette crise, où sera abordée la question de la coopération avec le Royaume-Uni, avant une réunion européenne d'urgence le 14 septembre.

 

Le Premier ministre, accompagné de son ministre de l'Intérieur et de deux commissaires européens -le vice-président Frans Timmermans et le commissaire chargé des questions migratoires, Dimitris Avramopoulos- visitera notamment dans la matinée le centre d'accueil Jules Ferry, qui jouxte "la jungle" où vivent des milliers d'hommes et de femmes tentant de rejoindre l'Angleterre.

Dimanche, devant les militants socialistes en clôture de l'université PS à La Rochelle, Manuel Valls, sans renoncer à une exigence de "fermeté", avait insisté sur le besoin d'"humanité" et de "responsabilité" à l'égard des migrants.

Les migrants qui "fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillis (...) traités dignement, abrités, soignés", a déclaré le Premier ministre.

A l'appel de Berlin, Londres et Paris, les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne se réuniront le 14 septembre "pour avancer concrètement" face à la crise migratoire, alors que l'Europe peine à trouver des solutions à l'afflux de réfugiés, syriens notamment.

L'Italie, qui figure avec la Grèce et la Hongrie parmi les pays les plus exposés à l'entrée de migrants, a annoncé son intention de faire de la création d'un droit d'asile européen "la bataille des prochains mois".

Pour Manuel Valls, il s'agit, "en pleine crise des migrants", de montrer "que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l'initiative avec l'Allemagne", a souligné auprès de l'AFP son entourage.

La police française veut empêcher les migrants de monter dans les camions pour gagner la Grande-Bretagne, le 5 août 2015 à Calais  [PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives]
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La police française veut empêcher les migrants de monter dans les camions pour gagner la Grande-Bretagne, le 5 août 2015 à Calais
 

Manuel Valls avait salué dimanche les prises de position et les "bonnes décisions" de la chancelière Angela Merkel en faveur des réfugiés, alors que l'Allemagne est le principal octroyeur d'asile dans l'Union européenne. Il avait invité la droite française, qu'il a accusé de "courir après le Front national" sur les questions d'immigration, à imiter la dirigeante allemande. Ce même Front national espère d'ailleurs remporter les régionales en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, où sa dirigeante Marine Le Pen est tête de liste.

Manuel Valls s'emploiera à montrer que la France n'est pas passive, même si les 60.000 demandeurs d'asile prévus cette année dans l'Hexagone sont bien loin de la prévision record de 800.000 côté allemand.

Berlin a en outre renoncé à renvoyer les réfugiés syriens dans leur pays d'entrée dans l'UE, comme le permettent pourtant les règles européennes des accords dits de Dublin.

 

Exercice de communication

Manuel Valls devrait toutefois afficher sa "fermeté" vis à vis de l'immigration économique irrégulière.

"Face à cela, il faut des règles strictes, la plus grande intransigeance pour lutter – et je pense à Calais, et la coopération franco-britannique – contre les passeurs, les trafiquants d’espoir qui se repaissent de la misère humaine", a-t-il dit à La Rochelle.

En fin de matinée, le Premier ministre doit visiter le site d'Eurotunnel à Coquelles (Pas-de-Calais), où de nouvelles barrières visant à bloquer les migrants tentant de pénétrer dans le tunnel sous la Manche ont été installées début août, aux frais des Britanniques.

Des renforts policiers et sécuritaires ont également été annoncés dans le cadre de l'accord franco-britannique signé le 20 août par Bernard Cazeneuve et son homologue Theresa May. Manuel Valls rendra d'ailleurs visite aux forces de l'ordre dans l'après-midi, à la fin de sa visite.

Eurotunnel a dénombré jusqu'à 2.000 tentatives d'intrusion par nuit fin juillet, avec plusieurs morts au cours de l'été.

Manuel Valls tiendra également une conférence de presse commune avec M. Timmermans à la sous-préfecture de Calais à la mi-journée, avant une rencontre avec des associations d'aide aux migrants.

L'une d'entre elles, Passeurs d'hospitalité, a d'ores et déjà dénoncé dans un communiqué un "exercice de communication", visant à "montrer qu'on fait quelque chose alors qu'on ne répète que les mêmes recettes".

Le Premier ministre se rendra aussi dans l'après-midi en visite à l'hôpital de Calais, qui doit gérer l'accueil de nombreux migrants.

 

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