Qui de nous n’admire pas la cathédrale de Chartres, que Péguy a si bien chantée ? Fulbert ne la verra jamais terminée. Pourtant, c’est à lui que nous la devons.
En 1020, l’ancienne cathédrale brûle. Fulbert, évêque de la ville, décide de la reconstruire. Elève de Gerbert, il est appelé par lui à Rome quand il devint pape. Ses condisciples le réclament en Beauce. Le pape y consent. La plus grande académie est fondée.
Ce maître rassemble autour de lui les plus grandes intelligences du royaume. Il est vite choisi comme évêque de Chartres en 1006. Il se disait «le tout petit évêque d’une grande Eglise». Il le sera pendant vingt et un ans.
Humble et doux, parfois mélancolique, il fréquente les petits comme les princes, qui l’aident à bâtir cette cathédrale qu’il tient à dédier à Notre-Dame. Il meurt le 10 avril 1028. Chartres a célébré avec faste, en octobre 2006, le millénaire de Fulbert.
Pensée spirituelle de saint Fulbert :
«A mon avis, tous les psaumes seraient bien superflus, si ne les fondait la dévotion de ceux qui les chantent.»
Courte prière de saint Fulbert :
«Sainte Marie, Reine des anges, soyez pour moi une charitable médiatrice auprès du Roi de tous les rois.»
Éphéméride du 10 avril :
En 757, Constantin Copronyme envoie un orgue à Pépin le Bref. Cet empereur byzantin de 741 à 775 reçoit son surnom de «Copronyme» («au nom d’excrément») au cours de son baptême. Il souille les fonts baptismaux au point d’incommoder l’assistance. Le patriarche Germain, qui le baptise, s’écrie : «Cet enfant souillera l’Eglise.» Ce qui s’avérera. Quoi qu’il en soit, Constantin fait parvenir à Pépin le Bref un orgue à soufflet.
Le roi l’installe en l’église Saint-Corneille de Compiègne. Ce fut le premier orgue de France. Pourtant, les origines de l’orgue sont anciennes. Nous savons qu’un orgue hydraulique fut construit sous le règne de Ptolémée VII (170-118 av. J.-C.).