L’ONG Soroptimist a récemment mené une enquête sur l’appellation des rues françaises. Et sur les 63.500 rues passées à la loupe, seulement 2% portent des noms de personnalités féminines.
L’ONG Soroptimist est une association mondiale dont le but est d'améliorer les conditions de vie des femmes. Elle réunit plus de 3.000 adhérentes à travers la France et est représentée dans 125 pays.
Afin d’observer la représentation des femmes dans notre société, Soroptimist a étudié pas moins de 63.500 rues dans 111 communes françaises. Sur les 33% de noms de rues consacrés à des personnalités, seulement 6% citent des femmes.
A l'échelle globale, seulement 2% des voies (soit moins de 1500) portent le nom d’une femme. « Il était logique d’explorer quels sont les modèles opérants pour les jeunes femmes, et les noms de rues en font partie intégrante car ils reflètent notre vision de l’Histoire de France » explique Christine Dagain, présidente du Soroptimist.
Ce triste record n’est pas sans rappeler la faible proportion de femmes qui ont intégré le Panthéon. Sur les 71 personnalités reposant dans la crypte, seulement deux femmes l’ont intégré : Marie Curie et Sophie Berthelot. « Cela revient en quelque sorte, comme au Panthéon, à entériner poliment l’idée que les femmes accomplissant de grandes choses sont des exceptions et ce n’est pas ce que nous voulons proposer aux générations futures ».
L’étude révèle enfin que le nom de Suzanne Noël, fondatrice des Soroptimist, n’apparaît que sur une dizaine de rues en France. Durant la Première guerre mondiale, cette chirurgienne esthétique réparait « les gueules cassées » des soldats français. L’ ONG se bat pour la reconnaissance de cette femme. A l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, Soroptimist s’est engagé à faire reconnaître cette personnalité. L’objectif est d’obtenir 80 nominations de Suzanne Nöel (squares, rues…).
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