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Une bible du Septième Art signée Laurent Dandrieu

Laurent Dandrieu répertorie 6000 films dans son Dictionnaire passionné du cinéma (éditions de L'Homme Nouveau) [DR]

6.000 films répertoriés, décortiqués et évalués. C’est la prouesse de Laurent Dandrieu qui signe un formidable "Dictionnaire passionné du cinéma" (éditions de L'Homme Nouveau).

 

Qu’on se le dise, ce colossal  volume n’est pas destiné aux cinéphiles. Ils "connaissent très bien leurs goûts et leurs dégoûts, et n’ont guère besoin de mes conseils", affirme Laurent Dandrieu, dans sa préface décapante.

Le décor est donc campé. On ne trouvera pas ici de pesantes considérations sur les intentions plus ou moins obscures de cinéastes connus ou non. Pas de lourdes digressions sur le cinéma comme reflet de problématiques sociétales. Le bon cinéma, selon Dandrieu, n’est pas nécessairement ennuyeux. Il peut dire quelque chose du beau, du bien et du vrai sans être mortel...

 

Plus d’une année de visionnage

Ce sont donc pas moins de 6.000 films dont il fait la critique dans ce formidable dictionnaire qui partage avec la Bible le grammage du papier. A raison de 1H30 en moyenne par long-métrage, cela représente 375 journées de visionnage, soit plus d’un an !

Laurent Dandrieu, rédacteur en chef adjoint Société de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, y suit également l’actualité cinématographique. Et qu’il s’agisse d’écrire un article ou non, il a pris l’habitude depuis des années de prendre des notes après chaque visionnage de film. C’est dans cette mine incomparable qu’il est allé piocher les 6000 pépites de ce dictionnaire.

L’auteur, qui a déjà signé une biographie très remarqué de Woody Allen, Portrait d’un antimoderne (éditions du CNRS, 2010), assortit ses synthèses d’une notation qui comprend sept degrés. Depuis les trois ronds blancs qui sanctionnent les navets les plus navrants, jusqu’aux quatre étoiles qui témoignent de l’enthousiasme de l’auteur.

 

 

 

Dispersion façon puzzle

L’ouvrage, dont la dimension subjective est parfaitement assumée, peut-être lu de différentes manières. On peut y papillonner à la recherche de grands classiques ou de merveilles inconnues, on peut aussi y rechercher ses propres coups de cœur et les confronter au point de vue de l’auteur. Il est enfin un troisième de lecture parfaitement jubilatoire : la recherche des comptes-rendus assortis  de deux à trois ronds blancs.

Car si Laurent Dandrieu affiche des goûts parfaitement éclectiques et liste généreusement les chefs d’oeuvre, c’est aussi un « pro » de l’exécution en règle, de la dispersion façon puzzle. Certains tacles frisent le génie et ne sont pas sans rappeler Roger Nimier (« Surprise à Marigny : Jean-Louis Barrault encore plus mauvais que d’habitude »).  Et, comme les hussards ses aînés, Dandrieu ne semble redouter aucun mandarin.

Qu’on en juge par ce rapide florilège en guise de conclusion. « La passionnante histoire d’un enfant qui découvre que son père est pédophile, tournée avec la légèreté qu’on lui connaît par Claude Miller » (La classe de neige, 1998) ; « À force de se demander quand le film va se décider à commencer, on est tout surpris de voir arriver le mot fin » (« Ensemble, c’est tout », Claude Berri, 2007) ; « Pour être choqué, il faut être réveillé » (« Hors Satan », Bruno Dumont, 2011) : « La comédie française la plus nulle depuis La soupe aux choux ou Les frères Pétard (« New York, de Géraldine Nakache, 2012)… Halte au feu !

 

Laurent Dandrieu, Dictionnaire passionné du cinéma, éditions de L’Homme Nouveau, 1405 p. 34,90 euros

 

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