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Grand Corps Malade : "Je suis un artiste concerné"

Pour Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, "le slam est encore là".[Julien Mignot] Pour Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, "le slam est encore là".[Julien Mignot]

Avec "Midi 20" sorti en 2006, il a popularisé le slam en France. Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, persiste dans le style avec un nouvel et quatrième album, intitulé Funambule, réalisé par le compositeur et trompettiste Ibrahim Maalouf. Douze titres ciselés dans lesquels l’artiste de 36 ans joue avec les sons et les mots pour décrire ce monde qui l’entoure.

 

En quoi êtes-vous un funambule ?

Nous sommes tous à la recherche d’un équilibre comme des funambules. Je viens d’un monde populaire, et aujourd’hui je côtoie les strass et les paillettes. Pour prendre du recul, je chante aussi bien à l’Olympia que dans les prisons. J’aime partager des moments avec des personnes d’univers différents.

 

Votre duo avec Richard Bohringer en est la preuve.

Je connais Richard depuis longtemps. Je l’appelle "Tonton" dans la vie. Nous sommes allés en Afrique ensemble. Le titre "Course contre la honte" est un dialogue de générations entre le jeune et le vieux. C’est un duo plein d’humanité, mais je ne me considère pas pour autant comme un artiste engagé. Je suis simplement concerné par ce monde qui évolue autour de moi.

 

Comment s’est passée votre rencontre avec Francis Cabrel ?

Cela s’est fait de manière très naturelle. Je fus l’un des parrains des rencontres d’Astaffort que Francis organise pendant plusieurs jours dans ce petit village autour de jeunes artistes. J’ai écrit avec les participants.

Je lui ai proposé un morceau pour le jouer sur scène. La musique était signée par Ours, le fils d’Alain Souchon. Il n’était pas question, à l’origine, de l’intégrer à un album. Je suis extrêmement heureux qu’il ait accepté d’interpréter "La Traversée".  

 

Qu’a apporté Ibrahim Maalouf à votre travail ?

Je l’avais vu faire une création avec Oxmo Puccino. Il dirigeait un orchestre symphonique. C’était vraiment grandiose. Ibrahim a tout simplement apporté son talent. Je ne me suis jamais autant appuyé sur quelqu’un. Il a assuré toute la direction musicale. Cet album n’est pas plus personnel que les autres. Il y a le même équilibre.

 

Parlez-nous du titre " Le Bout du tunnel". Comment est-il né ?

J’ai donné des concerts en prison à la centrale de Poissy. On avait l’habitude de discuter après avec les détenus dans le vestiaire du gymnase. J’y ai rencontré Laurent Jacqua qui m’a parlé de son histoire (il a tué l’un des agresseurs de sa compagne, ndlr) et m’a annoncé qu’il devait sortir en 2024.

Nous avons parlé d’écriture. Depuis qu’il posait des mots sur une feuille, il m’a avoué ressentir moins de violence en lui. Laurent est finalement sorti plus tôt que prévu. Nous sommes peu à peu devenus amis et je lui ai demandé l’autorisation de raconter son histoire. "Le Bout du tunnel" était né. 

 

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le slam en France ?

L’engouement de l’ensemble des médias pour le slam est un peu retombé mais il est toujours très vivant. Beaucoup de scènes ouvertes sont organisées en France et au-delà des frontières dans de nombreux pays. Des professeurs de français l’utilisent même dans leur cours pour aborder la littérature. Le slam est encore là.

 

Funambule, Grand Corps Malade (Believe). En concert le 7 mars au Grand Rex.

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