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Thomas Caussé : "le rock est une attitude"

Thomas Caussé[DR]

Liés par l’amour du rock, séparés par la mort. Thomas Caussé a eu le temps de publier une anthologie des meilleurs albums de rock avec Gilles Verlant, avant que son complice ne disparaisse tragiquement fin septembre dernier. L’animateur de Ouïe FM livre les clefs d’un genre musical devenu un style de vie à part entière, tout en rendant hommage à son confrère disparu.

 

Qu’évoque le rock pour vous ?

Ce qui me plaît chez les grands rockeurs, c’est l’anticonformisme et le goût de la rébellion. Le sexe et les drogues qui accompagnaient les tournées des groupes représentaient tout ce que la société rejettait. Le rock n’est pas qu’un genre musical, c’est une attitude. Georges Brassens ne figure pas dans notre discothèque mais incarne une rockstar par son côté provocateur ! Un autre exemple serait Bob Marley. On le considère comme le pape du reggae mais sa chanson Johnny was a good man illustrait les violences des ghettos de Kingston. Le titre fut d’ailleurs repris par les punks de Stiff Little Finger pour évoquer les troubles Nord-Irlandais.

 

Gilles Verlant a disparu fin septembre. Quelles sont vos pensées à son égard ?

Sa mort m’a bien éparpillé. Cette discothèque porte sa mémoire. C’était un guide, un père spirituel. Journaliste musical reconnu, il a toujours gardé une humilité et une simplicité. Gilles m’a appris qu’on avait le droit de s’émouvoir et de pleurer sur une belle chanson.

 

Pourquoi retracer une discothèque du rock’n roll ?

La première édition de cette discothèque a été conçue comme un prolongement à l’émission L’odyssée du rock que j’animais avec Gilles Verlant sur Ouïe FM. Le livre a été un succès et l’éditeur nous a demandé d’enrichir le premier volume avec de nouveaux disques. Malgré l’influence d’internet, je reste très attaché au format d’album. Les grands disques de rock sont des belles pièces. L’enchaînement et la qualité des chansons, le graphisme de la couverture, tout cela raconte des histoires sur les groupes et leurs époques. 

 

Avec le web, beaucoup de spécialistes pensent que les groupes musicaux accèdent rapidement à la postérité pour retomber aussi vite dans l’oubli. Quelle est votre opinion ?

Nous n’avons pas assez de recul. Il faudra vérifier dans quelques années. Fauve, par exemple, a été une immense claque. En l’espace de quelques mois, tout le monde parlaient de ces rockers français. Un succès aussi intense doit être difficile à gérer. Le principal est de ne pas se reposer sur ses lauriers après un excellent disque. C'est cela qui a tué Nirvana avec leur album mythique Nevermind. Les rockers doivent être en constante évolution. Ils doivent sans cesse rechercher de nouveaux sons, de nouvelles écritures pour perdurer. Certains succès du passé ont mal vieilli, d’autres sont intemporels. Born in Usa de Bruce Springsteen paraît un peu daté mais sa chanson de 1980, The river, n’a pas d’âge. Mais bon... je parle en gros fan du "Boss".

 

Existe-t-il une grande époque du rock ?

Dans notre discothèque, nous parlons surtout des années 1960-1970, mais cette musique est éternelle. La question de la mort ou du renouveau de cette musique revient souvent dans les médias. Mais le rock ne peut pas mourir, il ne peut que vivre. Il sera toujours là, tel un océan. 

 

Vos groupes préférés du moment ?

Les Canadiens d’Arcade Fire. Ils m’impressionnent. J’apprécie aussi les Français de Deportivo ou Gaëtan Roussel.

 

La discothèque parfaite de l’Odyssée du rock , Hors collection. Thomas Caussé sera en dédicace vendredi 8 novembre à partir de 18h à la librairie La Manœuvre, 32 rue de la roquette. (Paris 11).

 

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