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Sylvester Stallone : « Rocky est devenu une meilleure personne que Sylvester Stallone »

Sylvester Stallone[CC/]

A l’occasion de la sortie de l’ultime volet de la saga Rocky en 2007, Sylvester Stallone, de passage à Paris, était revenu pour Direct Matin sur le rôle de sa vie.

 

Archive – Article publié le jeudi 25 janvier 2007

 

Etiez-vous angoissé à l’idée de revenir, après autant de temps ?

Sylvester Stallone : Revenir pour clore une saga débutée trente ans auparavant est très différent. De plus, repasser derrière la caméra après plus de vingt ans d’absence est très angoissant. Pour le premier opus, je me sentais très jeune, comme si le monde m’appartenait. Alors que pour ce dernier volet, je suis moins solide. La vie fait que l’on se sent plus vulnérable en vieillissant. Nous avons tous perdu des amis, parfois l’amour, même. Je sais qu’en voulant faire ce film, je suis passé pour un fou. Mais j’avais envie d’essayer de montrer que c’est encore possible. Pour moi, c’était très important et je voulais que ce film soit vraiment bon, surtout après la déception que j’avais ressentie pour Rocky 5. En revanche, même si le film fait un carton, je ne pourrai plus jamais en faire de meilleur. Et puis il faut se l’avouer, physiquement ce ne sera plus jamais possible non plus.

 

Pourquoi avez-vous décidé de vous séparer du personnage d’Adrian ?

S. S. : L’histoire de Rocky est une histoire riche en émotion. Pour cela, il fallait que Rocky parte de très bas. J’ai donc voulu qu’Adrian soit morte dès le démarrage du film. Rocky perdrait avec elle son plus grand amour, ce qu’il avait de plus important au monde. Lorsque j’ai dû annoncer à Talia Shire, l’actrice qui interprète Adrian dans les autres volets, que je faisais disparaître son personnage, c’était atroce (rires). Je suis arrivé près d’elle et je lui ai dit que j’avais une très bonne idée pour le film : elle devait mourir.

 

Qu’avez-vous ressenti lors du dernier jour de tournage ?

S. S. : J’étais très ému, un peu chagriné. Je n’étais pas sûr de moi, mais cet opus était ma dernière chance d’en finir avec Rocky Balboa, enfin de terminer de manière honorable. Les jours suivants seulement, j’ai commencé à me sentir mieux, mais c’était de façon inconstante, avec des sursauts d’angoisse.

 

Vidéo : Bande-annonce de Rocky Balboa (Sylvester Stallone, 2007)

 

 

Que représente Rocky pour vous ?

S. S. : Les gens me regardent et disent «c’est Rocky Balboa», ce qui est très sympa de leur part. C’est extraordinaire, cela veut dire qu’ils ne font plus la différence entre le personnage et l’acteur. J’ai un peu vécu ma vie dans l’ombre de Rocky. C’est une relation très inhabituelle, peu d’acteurs vivent ce genre de situation avec leur personnage. Rocky, c’est une partie de ma vie.

 

Nous avons l’impression en regardant Rocky 6 que Stallone est devenu Rocky ?

S. S. : Stallone est devenu Rocky, c’est sûr. Lorsque j’étais jeune, j’étais très différent, je ne voulais pas être assimilé ni associé à Rocky. Mais maintenant que j’ai vieilli et mûri, Rocky est devenu une meilleure personne que Sylvester Stallone, donc c’est plutôt bien !

 

Vidéo : Sylvester Stallone dans Rocky (John G. Avildsen, 1976)

 

 

Quel est le message de ce dernier film ?

S. S. : Le principal dans la vie, la morale de tout cela, c’est que vous n’avez pas besoin d’avoir la meilleure apparence, ni d’être très intelligent pour être heureux. Si vous avez des personnes qui vous aiment et si vous faites les choses avec amour, par passion, alors la vie est intéressante. En revanche, si vous faites les choses pour l’argent, alors ce n’est rien. Vous vous retrouvez finalement tout seul. Tout est fondé sur l’amour.

 

Est-ce que vous avez tenu le coup physiquement ?

S. S. : J’étais tout cassé des pieds à la tête. A Las Vegas, pour tourner la scène de combat, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour nous préparer. Donc je me suis dit : «Allez, battons- nous directement.» Nous avons parlé un peu de ce que nous voulions faire, puis nous nous sommes battus. Dans un sens, c’est très positif car le combat est ainsi très réaliste. Pour résumer, la difficulté principale était l’épreuve physique. Mais je me suis également senti plus faible, plus émotif que pour les précédents Rocky.

 

Vidéo : Sylvester Stallone dans Rocky 4 (Sylvester Stallone, 1985)

 

 

Vous vous êtes beaucoup impliqué dans la promotion du film. On dit même que vous avez dialogué avec vos fans via Internet.

S. S. : C’est vrai, je me suis dit que le succès de Rocky, je le devais avant tout à mes fans. Ceux qui n’étaient que des gosses lors de la sortie du premier Rocky ont grandi avec mon personnage et maintenant qu’ils sont adultes, ils restent toujours aussi fidèles ! J’ai donc décidé, deux semaines avant la sortie du film, de dialoguer avec tous les fans sur un célèbre site Internet aux États-Unis afin de répondre chaque jour à leurs questions. Je voulais savoir ce que les gens pensaient de Rocky, mais j’étais anxieux. Ils auraient pu me dire que je suis nul et stupide ! (rires). Mais les fans m’ont suivi, ce qui m’a énormément touché.

 

Maintenant que la saga est terminée, quel est votre Rocky préféré ?

S. S. : Celui-ci, Rocky 6. Le premier traitait des problèmes de jeunesse. Mais nous avons tous vieilli, aimé, ou perdu. La vie est difficile. Aujourd’hui, la peine et les émotions que l’on transmet sont plus intenses que lorsque nous étions jeunes. Le personnage de Rocky dans ce dernier opus est plus grand, plus dur et puis j’aime beaucoup la fin du film, et donc la fin de la saga.

 

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