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François Cluzet, un artiste originel

François Cluzet[Capture d'écran Youtube]

Après s’être illustré dans quelques grandes comédies dramatiques, il s’est imposé comme l’un des acteurs incontournables du 7e art français grâce au succès de Ne le dis à personne de Guillaume Canet. Même s’il rappelle souvent le rôle de la chance dans sa carrière, François Cluzet n’a jamais hésité à prendre des risques dans un parcours cinématographique très personnel.

 

Archive – article publié le mardi 10 novembre 2009

 

François Cluzet décrit souvent le choc que lui causa la vision de Jacques Brel sur scène, dans la comédie musicale L’homme de la Mancha, et qui lui a révélé sa vocation pour les arts dramatiques. Après avoir fait ses classes aux cours Simon, Périmony et Cochet, et obtenu quelques rôles de second plan, Cluzet rencontre celui qui va devenir son mentor : Claude Chabrol. Le réalisateur lui offre un rôle dans Le cheval d’orgueil en 1980, et ne semble plus vouloir le quitter des yeux. François Cluzet jouera ensuite sous sa direction dans Les fantômes du chapelier (1982), aux côtés de Michel Serrault et de Charles Aznavour, Une affaire de femmes (1988) où il incarne le rôle du mari médiocre aux côtés d’Isabelle Huppert, L’enfer (1994), au côté d’Emmanuelle Béart, et dans Rien ne va plus (1997. L’influence de Claude Chabrol sur François Cluzet a été déterminante, et l’acteur n’oublia pas de lui rendre hommage en recevant le césar du meilleur acteur, en 2007, pour son rôle dans Ne le dis à personne.

 

Vidéo : François Cluzet dans L’Enfer (Claude Chabrol, 1994)

 

 

Escapade américaine

Dès 1984, le talent d’acteur de François Cluzet est reconnu puisqu’il reçoit cette année-là le prix Jean Gabin – qui récompense les espoirs du cinéma français – et est nominé à deux reprises aux césars, pour L’été meurtrier, de Jean Becker, et Vive la sociale !, de Gérard Mordillat. Mais c’est après avoir traversé l’Atlantique pour se fondre, en 1994-1995, dans l’univers très esthétique de Robert Altman (Prêt a porter) et dans celui de Lawrence Kasdan (French Kiss), puis s’être essayé avec succès à la comédie (Quatre étoiles, France boutique, Janis et John...) qu’il obtient enfin la reconnaissance de ses pairs.

 

Vidéo : François Cluzet dans Ne le dis à personne (Guillaume Canet, 2007)

 

 

Autre tournant dans sa carrière, le film Ne le dis à personne de Guillaume Canet, où il incarne Alexandre Beck, un personnage meurtri par la mort de sa femme. Le film est un succès international et reçoit  quatre césars (meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur musique, meilleur montage). Récompensé pour ce film, l’acteur ne cache pas une réelle admiration pour le réalisateur, déclarant ainsi à Télérama : «Je serais capable de me noyer pour Guillaume, car je sais qu’il irait lui-même me chercher.» Après l’avoir retrouvé comme acteur dans Les liens du sang, de Jacques Maillot (2008), Cluzet s’est retrouvé à nouveau devant la caméra de son complice dans la comédie dramatique, Les petits mouchoirs. Le film est un triomphe : plus de cinq millions de spectateurs se pressent dans les salles obscures. Canet et Cluzet, une équipe qui marche.

 

Vidéo : François Cluzet dans Les Petits Mouchoirs (Guillaume Canet, 2010)

 

 

Un jeu qui fait mouche

« Pour me diriger, il faut m’aimer », explique souvent François Cluzet. Car, chose rare dans ce métier, l’homme, qui reste discret sur sa vie privée, ne cache pas ses failles. A la manière de Dustin Hoffman, à qui il est régulièrement comparé, François Cluzet aime, entre deux comédies, se plonger dans les rôles troubles, comme en témoigne son amour pour le cinéma grinçant de Chabrol. Et on a souvent vu l’acteur dans la peau de personnages tourmentés comme dans Fin août, début septembre (Olivier Assayas, 1999), et surtout dans Les Apprentis (gros succès de 1995 signé Pierre Salvadori), avec Guillaume Depardieu.  Dans cette comédie, il interprète un écrivain raté. Un rôle qui lui vaudra une nomination pour le césar du meilleur acteur.

 

Vidéo : François Cluzet dans Les Apprentis (Pierre Salvadori, 1995)

 

 

Ne dissimulant pas son ancien penchant pour l’alcool, François Cluzet a récemment incarné un personnage qui tente de renoncer à son vice (Le dernier pour la route, de Philippe Godeau, 2009). Les rôles d’escroc ou de voleur lui ont offert autant de nouvelles vies. Dans Les liens du sang (2008), il incarne un voyou sortant d’une longue peine de prison. Avec Xavier Giannoli, il est un escroc médiocre dans A l’origine. Lors de sa présentation au Festival de Cannes de 2009, le jeu de l’acteur a, une fois de plus, été largement salué. Après avoir joué le rôle d’un paraplégique dans Intouchablesdeuxième plus gros succès français de l’histoire de son box office –, François Cluzet retrouve ses rôles torturés en 2013 avec 11.6 (2013), où il incarne Tony Musulin, un convoyeur accusé d’avoir volé plus de 11 millions d’euros.

 

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