Céline Dion est une star dans la stricte acception du terme. La presse relate ses caprices, sa passion pour son mari et manager René Angélil et les enfants qu’elle a eu de lui. Mais surtout s’ébahit devant le «show» survitaminé de la jeune quadragénaire. Show, c’est bien le mot : à l’américaine, avec déluge de lumières, de choristes et de chorégraphies.
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Céline Dion est née en 1968, dans une famille de musiciens. Un orchestre, même, composé de seize membres. Dernière d’une fratrie de quatorze enfants, elle est aussi celle qui est dotée de la plus belle voix. Alors qu’elle n’a que douze ans, sa mère envoie une cassette audio à l’impresario de la chanteuse canadienne Ginette Reno, dont la petite Céline reprend les chansons dans la pizzeria familiale. Il s’appelle René Angélil. Céline Dion se mariera avec lui quinze ans plus tard.
Fasciné, René décide d’hypothéquer sa maison afin de financer la production du premier album de Céline. Un investissement à risque, plutôt concluant. Très vite, la jeune Canadienne part du grand Nord. En 1982, elle remporte le Musician’s Award au Festival mondial de la chanson de Tokyo. Le titre « Ce n’était qu’un rêve » sort en France, extrait de l’album Tellement j’ai d’amour.
Vidéo : « Ce n’était qu’un rêve » (1981)
L’année suivante, elle représente la «jeunesse du Canada» lors de la venue du pape Jean-Paul II. Première poussée d’adrénaline à très grande échelle: elle chante sur la pelouse du stade olympique de Montréal devant 65 000 personnes. Les concerts et tournées s’enchaînent. A 18 ans, elle décide cependant d’interrompre sa carrière pour soigner son look et se perfectionner en anglais. Un an plus tard, elle est de retour et change de maison de disques. Chez CBS Records, Céline Dion sort Incognito en 1987, avant de représenter la Suisse au concours de l’Eurovision. Sa chanson « Ne partez pas sans moi » séduit et offre le titre aux Helvètes. La même année, Lara Fabian représente la France.
Vidéo : Céline Dion à l’Eurovision 1988
Reprise de Starmania
La Canadienne part à la conquête de l’Ouest en 1990 avec le single « Where Does my Heart Beat Now » qui obtient un très grand succès aux Etats-Unis. Nouveau succès avec l’album La belle et la bête, qui contient la chanson du dernier-né des studios Walt Disney : cette dernière obtiendra l’oscar de la meilleure chanson originale. En France, Céline Dion conquiert les ondes en 1992 avec son album de reprises de Plamondon. De Starmania, elle extrait « Un garçon pas comme les autres » qui remplace sur les radios le titre chanté par Fabienne Thibault.
Vidéo : « Where does my heart beat now » (1990)
Succès planétaire
Céline Dion chante sans discontinuer, tous les auteurs se l’arrachent. Au rythme d’un album par an, elle ne quitte ni les studios ni la scène. Constamment entourée de sa famille et de son producteur, elle dévoile sa relation avec ce dernier à la fin de l’année 1993, avant de l’épouser en décembre 1994. Cette effervescence aurait fait tourner la tête de plus d’une. Céline s’en défend. «J’ai la tête dans les nuages mais j’ai les pieds sur terre», déclare-t-elle. En 1994, elle est contactée par Jean-Jacques Goldman, auteur de succès à répétition. Avec l’album D’eux, elle se met définitivement la France dans la poche. Obéissant à un mouvement de balancier désormais bien rodé, la Canadienne retourne aux Etats-Unis avec l’album Falling into You, vendu à 32 millions d’exemplaires. Elle chante lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’Atlanta en 1996.
Puis, en 1997, Céline interprète un des plus grands succès de l’histoire avec sa chanson « My Heart Will Go On », issue de l’inoubliable bande originale du film Titanic. En signant la chanson emblématique du film vu par plusieurs centaines de millions de spectateurs, Céline Dion devient incontournable. La période lui est favorable : qu’elle chante en français ou en anglais, ses albums s’arrachent, et ses concerts sont complets. A 30 ans, elle est l’une des chanteuses les plus «rentables», derrière Madonna et Barbra Streisand. Son album américain, Let’s Talk About Love, auquel participent Luciano Pavarotti, les Bee Gees ou encore Barbra Streisand, se vend à 31 millions d’exemplaires.
Vidéo : « My heart will go on » (1997)
Le goût du jeu
Tout réussit à Céline Dion. Son mariage, sa carrière. Jean-Jacques Goldman offre a la diva « S’il suffisait d’aimer ». Les fans sont comblés, ses billets de concerts se vendent comme des petits pains. Mais elle décide à nouveau d’interrompre sa carrière. Désir d’enfant ? Sûrement, mais il lui faut d’abord aider son mari à vaincre un cancer diagnostiqué en 1999. Miracle de la science, elle annonce être enceinte durant l’été 2000, avant d’accoucher le 25 janvier d’un petit René-Charles.
Vidéo : « S’il suffisait d’aimer » (1998)
Un vent nouveau
Incapable d’arrêter de chanter, Céline Dion revient sur le devant de la scène avec A New Day Has Come, qui ne se vend «qu’à» 12 millions d’exemplaires. Une proposition séduisante vient alors à l’oreille de la jeune maman : se sédentariser pendant deux ans à Las Vegas sur la scène de l’hôtel Caesar’s Palace. Elle accepte, et son spectacle A New Day Has Come se jouera 741 fois devant 4 100 spectateurs pendant 7 ans.
Vidéo : « A new day has come »
Saisir sa chance
Entre-temps cependant, la mode des chanteuses «à voix» a faibli, et l’intérêt du public se porte plus sur les chanteuses «à texte». Si Lara Fabian et ses consœurs ne rencontrent plus le même succès, Céline Dion parvient à conserver l’amour du public grâce à sa voix unique, certes, mais aussi à un sens du spectacle qui font de chacun de ses concerts un événement. A l’image de Barbra Streisand, n’importe lequel de ses concerts affiche complet. Si l’album Taking Chances (2007) ne s’est vendu qu’à 109 000 exemplaires en France et trois millions dans le monde, la tournée Taking Chances Tour est un réel succès.
Céline Dion et la France : une histoire d’amour
Elle a débuté sa carrière en France sur le plateau de Michel Drucker en 1983, avant d’assurer la première partie de la tournée humoristique de Patrick Sébastien à l’Olympia en 1984. La France lui offre ses premiers succès, avant qu’elle n’apprenne l’anglais et ne conquière les Etats-Unis. C’est Jean-Jacques Goldman qui lui offre quelques-unes de ses chansons les plus connues. Elle dit d’ailleurs «Lorsque je chante en français, j’ai l’impression d’enfiler un vieux jean avec les genoux et les fesses à la bonne place.» Son concert au Stade de France en 1999 est retransmis sur les télévisions, et tout le monde se souvient de son salut par satellite à son mari, luttant contre un cancer outre-Atlantique. Elle est faite chevalier de la Légion d’honneur en 2005, mais ne peut recevoir la décoration pour cause de concert à Las Vegas.
Vidéo : « Parler à mon père » (2012)
La famille
La relation entre Céline Dion et son mari René Angéli est l’objet dans les années 1990 de nombreuses moqueries, au Québec comme en France. Pourtant, Céline montre un dévouement sans faille pour son mari, au point d’interrompre sa carrière en 2000. Très proche de ses parents et de ses treize frères et sœurs, elle considère la famille comme la valeur la plus importante : «La famille c’est une richesse incroyable, ça donne des outils pour pouvoir affronter les moments extraordinaires, les moments plus difficiles, les hauts, les bas.»
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