La finesse de ses points de vue et l’originalité de ses choix font désormais d’Alain Corneau l’un des cinéastes français les plus regrettés. Scénariste, producteur, réalisateur d’une vingtaine de longs métrages sur trois décennies, il est décédé des suites d’un cancer, à Paris, dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 août 2010.
Archive – article publié le mardi 31 août 2010
Son dernier film, Crime d’amour, avec Kristin Scott-Thomas et Ludivine Sagnier, venait tout juste de sortir. Il avait connu le succès public et critique en 1992 avec Tous les matins du monde, ode à la musique baroque récompensée par le césar du meilleur film et magistralement interprétée par Jean-Pierre Marielle et Guillaume Depardieu.
Vidéo : Bande-annonce de Série Noire, avec Patrick Dewaere
Eclectisme
Du polar au thriller psychologique, en passant par le voyage initiatique (Nocturne indien) ou la fresque coloniale, il aura construit une œuvre variée et reconnue, à laquelle ont participé les plus grands acteurs français. On retrouve Yves Montand dans Police Python 357, Patrick Dewaere dans Série noire, Gérard Depardieu dans Fort Saganne, Richard Anconina dans Le Môme, Catherine Deneuve dans Le Choix des armes, Sylvie Testud dans Stupeur et Tremblements et Les mots bleus.
Vidéo : Polic Python 357 avec Yves Montand, Simone Signoret, et François Périer
Noir c’est noir
Admirateur du cinéma américain et notamment de sa veine policière des années d’avant-guerre, Corneau était revenu à ses premières amours en 2007. Il concrétise alors un projet de trente ans, une deuxième adaptation du Deuxième souffle, roman de José Giovanni, après celle de Melville en 1966. Le prix René-Clair, reçu en 2004 pour l’ensemble de son œuvre, et le prix Henri-Langlois, cette année, ont illustré toute l’estime que lui portait la profession.
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