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« Sans Mai 1968, notre Président n’aurait pas pu se marier trois fois ! »

Le théâtre de l'Odéon, occupé par des étudiants et des artistes en mai 1968[CC/Christian D'AUFIN]

Marc Riboud est l’un des plus grands photo-reporters français. Il a travaillé avec Henri Cartier-Bresson et Robert Capa, créateurs de l’agence Magnum Photos. À l’occasion d’une rétrospective sur ses clichés de Mai 1968, Direct Matin l’avait rencontré.

 

Archive – article publié le mardi 13 mai 2008

 

Que faisiez-vous en Mai 1968 ?

Marc Riboud : Je n’étais pas en France au début du mouvement. Je travaillais, à ce moment, sur un reportage au Cambodge. J’étais sans contact avec Paris. Je suis rentré le 11 mai. C’est grâce à la une du Figaro que j’ai découvert les voitures retournées de la rue Gay-Lussac (Paris 5e). J’ai cru, au début, qu’on y tournait un film ! C’était en fait la première «nuit des barricades».

 

Pourquoi tant de célébrations ?

M. R. : C’est amusant, car c’est le premier anniversaire qui prend autant d’ampleur. Il serait passé plus inaperçu si certains n’avaient parlé de «liquider Mai 1968». Il y a sans doute une forme de réaction, de résistance dans tous ces événements.

 

Vidéo : Mai 68

 

 

Quelle était l’atmosphère ?

M. R. : C’était l’impression étrange que la vie continuait comme d’habitude, mais que rien n’était pareil, il y avait un changement de mœurs. Dans les halls d’immeubles, dans l’ascenseur, ça discutait partout ! L’auto-stop s’était généralisé, le dialogue s’engageait dans les files d’attente devant les administrations touchées par la grève.

 

Tout le monde participait ?

M. R. : Il n’y a qu’à voir les photos... Regardez ces lanceurs de pavés avec cravates et boutons de manchettes ! Et puis, hormis quelques face-à-face, on ne sentait pas d’animosité entre policiers et manifestants, il y avait juste une partie qui se déroulait, et on attendait de savoir qui allait gagner.

 

A-t-on rapidement observé une évolution des mentalités ?

M. R. : Oui, mais les changements étaient d’abord sociaux. L’évolution des mentalités s’est faite plus lentement. Ce qui est sûr, c’est que sans Mai 1968, notre Président n’aurait pas pu se marier trois fois !

 

Daniel Cohn-Bendit, l’agitateur

A l’aube de Mai 68

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