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James Cameron : « Les Na’vis représentent une forme pure de nous-mêmes »

Un Na'vi[CC/HARRY NG]

Douze ans après le succès mondial de Titanic et ses onze oscars, James Cameron est revenu en 2009 avec Avatar, qui lui a fallu près de dix ans à concevoir. Le succès titanesque du film – plus de 2,7 milliards de recettes au box office mondial – a depuis lancé la vogue des films en 3D. Direct Matin avait rencontré le réalisateur d’Abyss et de la série des Terminator en 2009 à l’occasion de la sortie en salle d’Avatar.

 

Archives – Article publié le mardi 15 décembre 2009

 

N’est-ce pas paradoxal que, dans tous vos films, ce soient les extraterrestres qui apprennent à l’homme à retrouver sa part d’humanité?

James Cameron : Ces extraterrestres représentent une part de nous-mêmes. Dans Avatar, les Na’vis montrent une forme pure de nous-mêmes, quelque chose que nous voudrions être ou que nous aimerions retrouver, une certaine forme d’innocence d’avant la civilisation. Certaines cultures indigènes ont encore cette façon de vivre en harmonie avec la nature. Quand on regarde le film, on a envie d’être à la place des Na’vis, de faire toutes les choses merveilleuses qu’ils accomplissent. Je pense que de nombreux spectateurs redécouvriront leur âme d’enfant en le voyant.

 

Faire appel aux dernières technologies, est-ce pour vous une nécessité pour créer?

J. C. : Bien sûr, j’adore cette partie de la création. Nous l’avons fait pour Abyss, mais aussi pour Terminator 2  et, dans une autre mesure, avec Titanic. Mais là, ces prouesses techniques s’intégraient à l’intrigue pour la servir pleinement. Pour Avatar, j’ai essayé de conserver cette vision de l’utilisation des effets spéciaux pour souligner le récit. Il faut cependant garder à l’esprit que, sans ces progrès techniques, nous n’aurions jamais pu atteindre ce résultat. Le maquillage n’aurait pas suffi pour obtenir de telles créatures.

 

Vidéo : Bande-annonce Avatar

 

 

Avez-vous rencontré des problèmes durant le tournage?

J. C. : Alors que nous avions déjà tourné une bonne partie du film, le rendu des personnages ne nous satisfaisait pas complètement. Mais le savoir-faire des studios de Weta Digital nous a permis de retravailler les nuances des visages. Cela nous a pris entre neuf et dix mois pour élaborer chaque personnage, le premier à prendre vie réellement étant celui de Zoe Saldana, Neytiri. Et je me rappelle l’avoir regardé, assis dans le studio, et d’avoir souri en me disant : «Ça y est, on l’a fait.»

 

Souhaitez-vous faire passer un message écologique par ce film ?

J. C. : Je pense que nous devons davantage prendre nos responsabilités. Nous ne sommes pas coupables, nous devons juste changer.

 

Etes-vous passionné par les océans ?

J. C. : C’est là que j’ai vu les pires dégradations écologiques. On peut se rendre compte des dérèglements environnementaux aux niveaux local et global. Les scientifiques ont déjà conclu que la barrière de corail sera totalement détruite par une augmentation de la température de 5 °C. Et la plupart des projections annoncent que cela se produira dans 100 à 150 ans. C’est une tragédie et une énorme perte. La nature finira par s’en remettre, elle se déplacera à des latitudes où elle pourra survivre, mais cela prendra des dizaines de milliers d’années.

 

Vidéo : Extrait Avatar

 

 

Avez-vous cherché à limiter vos émissions de carbone lors du tournage ?

J. C. : Nous avons fait fonctionner de nombreux ordinateurs et dépensé beaucoup d’électricité. Il y a donc en effet une certaine ironie à tourner un film doté d’une conscience environnementale et qui nécessite autant d’énergie. Mais la plupart des infrastructures où nous avons tourné, en Nouvelle-Zélande, utilisent des systèmes hydroélectriques qui permettent de modifier cette consommation et de limiter les émissions de carbone. Il me semble que nous, les professionnels du cinéma, mais aussi Hollywood, devrions adopter une attitude plus responsable vis-à-vis de l’environnement.

 

Vous sentez-vous comme un réalisateur indépendant qui aurait les moyens de faire des films à gros budget ?

J. C. : Il est vrai que je ne subis pas tellement la pression des studios. Mais je fais en sorte de leur montrer l’avancement des dialogues, de certains points du scénario, les premières images du film... C’est une façon pour moi de me sentir soutenu. J’apprécie ce retour sur mon travail. J’écoute également les avis de mon équipe artistique, de mes proches. Il est important pour un réalisateur de suivre son instinct, mais aussi d’écouter les autres.

 

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