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Étienne Daho : « la Dahomania était un phénomène qui n’avait plus rien à voir avec moi »

Étienne Daho en concert[Capture d'écran youtube ]

En 2007, L’Invitation signait le grand retour d’Étienne Daho. Disque de platine l’album rafle également Les Victoires de La Musique du meilleur album pop rock en 2008. À l’occasion de la tournée intimiste qui avait suivait son éclatant succès, Direct Matin avait rencontré l’artiste.

 

Archives – Article publié le mardi 3 juin 2008

 

Etait-ce important pour vous que cette tournée soit plus intimiste que la précédente ?

Étienne Daho : Je voulais me produire dans des théâtres, des endroits qui sont faits pour la musique. Ma dernière tournée s’était déroulée dans de grandes salles, c’était un autre show, avec beaucoup de tubes. Là, je mets l’accent sur les titres du nouvel album, ainsi que sur des morceaux parfois moins connus de ma carrière.

 

Vidéo : « Promesses »

 

 

Avez-vous hésité à interpréter sur scène Boulevard des Capucines, qui raconte comment votre père, qui vous avait abandonné très jeune avait tenté de vous revoir alors que vous triomphiez à l’Olympia en 1986 ?

É. D. : J’ai hésité, mais c’est un moment important du concert. Cette chanson n’est pas dans le pathos. Je reçois une lettre de mon père qui me demande pardon, et d’une certaine manière je lui demande pardon à mon tour. C’est une libération, pas un truc triste. Elle touche beaucoup de gens, car elle parle du rapport au père, moins abordé que le rapport à la mère.

 

La chanter à l’Olympia s’annonce comme un moment spécial...

É. D. : Oui, ça va forcément être particulier. Mais je préfère ne pas y penser, car je ne veux pas me laisser submerger par l’émotion.

 

Vidéo : « Boulevard des Capucines » 

 

 

Votre dernier album, L’invitation, est à la fois épicurien et spirituel.

É. D. : Je suis quelqu’un qui aime la fête, qui bouffe la vie autant qu’il peut. Mais la matière n’est pas suffisante. La spiritualité ouvre à d’autres choses.

 

Sur scène, en évoquant vos jeunes années rennaises, vous dites : «On avait le feu au slip»...

É. D. : Malheureusement, ça dure toujours (rires). Même si j’avais une image romantique dans les années 1980, mes chansons ont souvent été hédonistes. « Des attractions désastres » ne parle par exemple que de ça : «De la vie faire ripaille, avant que j’m’en aille».

 

Vidéo : « L’Invitation »

 

 

Etes-vous heureux d’avoir enfin décroché une Victoire de la musique ?

É. D. : Oui, car c’était pour un album nouveau. On a célébré mon inspiration actuelle, non pas l’ensemble de ma carrière. Et puis c’était ma seizième nomination, il était temps (rires) !

 

Comment expliquez-vous que vous soyez le seul artiste issu de la vague new wave à avoir eu un succès durable ?

É. D. : Les gens te choisissent, et c’est quelque chose de mystérieux. Dans les années 1980, la «dahomania» était un phénomène qui n’avait plus rien à voir avec moi, car un album comme Pop satori n’avait en soi rien de populaire. De manière générale, j’admire les gens qui se fixent une ligne et qui ne laissent pas leur travail être perverti par la réussite. Je trouve que l’on n’apprend rien du succès. C’est quelque chose de très violent. Seuls m’intéressent le fait d’écrire de bonnes chansons, puis d’aller sur scène. Et faire la fête, bien sûr.

 

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