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Léa Seydoux : « j’apprends sur les films »

Léa Seydoux dans L'Enfant d'en haut[CC/CulturaGovBr]

Depuis La Belle personne de Christophe Honoré, Léa Seydoux a tracé son chemin. Tournant autant avec Ridley Scott, Woody Allen et Tom Cruise que pour Benoit Jacquot, Raul Ruiz et Amos Gitaï, elle alterne entre blockbusters américains et film d’auteur français. Direct Matin l’avait rencontré en 2010 à l’occasion de la sortie de La Belle Épine de Rebecca Zlotowski.

 

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Pas une trace de maquillage sur son visage. Même pas une touche de mascara. Des cheveux laissés libres, naturels et une tenue discrète, à la mode mais pas trop. Dans les salons du Lutétia, Léa Seydoux joue le jeu de la promo, mais ne fait pas l’actrice. Pourtant, avec six films sur les écrans en 2010, l’étoile montante du cinéma pourrait devenir un brin prétentieuse. Elle confirme un bon millésime. Puis explique, avec un sourire timide : « C’est un peu parce que les choses me tombent dessus d’une bonne façon ». L’étoile montante aurait donc une bonne étoile. Sans doute celle qui l’a mise sur le chemin de Christophe Honoré, il y a deux ans. La belle personne, une princesse de Clèves version années 2000, la révèle au grand public.

 

Vidéo : Bande-annonce La Belle personne (2008)

 

 

Depuis, elle file. Tarantino la choisit pour une apparition dans Inglourious Basterds. Ridley Scott fait d’elle la sensuelle Isabelle d’Angoulême dans Robin des Bois, aux côtés de Russell Crowe et de Cate Blanchett. Et Woody Allen l’ajoute au casting de Midnight in Paris. « Il cherchait une jeune actrice, il a vu des photos et des images de moi et il m’a prise ». Son visage s’illumine quand elle évoque le tournage. « Woody Allen est passionnant, très cultivé et original ». Et pourtant, elle affirme se considérer encore comme une débutante. Beau parcours pour une débutante. « Je n’ai pas fait de vraie formation théâtre, j’apprends sur les films. C’est ma formation ». Aujourd’hui, c’est le premier film de Rebecca Zlotowski, Belle Epine, que l’actrice de 25 ans défend. La jeune réalisatrice lui a offert le rôle de Prudence Friedman, une adolescente confrontée à la mort de sa mère.

 

Vidéo : Bande-annonce Belle Épine (2010)

 

 

Un rôle en or

Léa Seydoux est de chaque plan, filmée au naturel, plongée dans l’ambiance des courses illégales de moto des années 1980. Le rôle, compliqué, est l’un des plus beaux qu’elle ait eu à jouer. « Jouer une ado, ce n’est pas facile, il faut mettre des choses de côté, sa féminité par exemple. Je ne savais pas si ça allait fonctionner ». Ce film lui tient particulièrement à cœur. « Pour la première fois, j’ai ce sentiment d’avoir atteint une forme de vérité. Mon rêve, c’était de faire un film comme ça, quelque chose qui me transcende ». Et un tournage visiblement très profitable. « Rebecca savait exactement ce qu’elle voulait. Elle avait écrit le personnage, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les metteurs en scène. Elle savait ce qu’elle voulait raconter, elle connaissait les émotions de son personnage, donc je me suis sentie très soutenue. Rebecca et moi, c’était vraiment main dans la main ».

Sa formation se poursuit donc. Et c’est avec un rôle inattendu. Celui d’une méchante dans Mission : impossible – Ghost Protocol, le quatrième volume de la saga. Elle s’en étonne encore : « J’ai été prise sans casting. C’est la première fois que cela m’arrive pour un film comme ça. Ça s’est fait très vite. Tout à coup, il fallait se décider et partir, c’est l’aventure ». Pas facile pour la jeune femme d’enfiler le costume du personnage jusqu’au bout. « Apprendre à tirer avec un pistolet, c’est dur. Et puis c’est bizarre de se retrouver avec une arme dans les mains ». Un rôle bien éloigné de celui qu’elle tiendra dans son prochain film français, celui de la liseuse de Marie-Antoinette, où elle sera dirigée par Benoît Jacquot.

 

Vidéo : Léa Seydoux dans Mission Impossible (2011)

 

 

Question d’instinct

Ses choix, c’est son instinct qui les fait. Aucun calcul, ni projection « C’est ultra-angoissant de se projeter. Je suis portée par mes désirs ». Et son instinct est un radar infaillible. « J’ai refusé des beaux projets déjà, pour des questions de ressenti. Pour certains, je me suis dit : “Je ne peux pas m’aventurer là-dedans en ce moment ». Instinctive, mais pas dénuée d’ambition pour autant. « On peut dire que je suis ambitieuse, mais parce que j’ai envie de croquer la vie ».

Résultat: une double carrière. Léa, nouvelle coqueluche française d’Hollywood et héroïne du cinéma d’auteur français. « C’est ce que j’ai envie d’être. Les grands écarts, ça me ressemble. Je ne me suis pas sentie complètement perdue dans ce que j’ai fait », explique la jeune femme. L’avenir, elle ne sait pas de quoi il sera fait, elle ne veut surtout pas le savoir. Son instinct la guidera sans doute encore plus loin et sans doute plus haut. «La vie a plus d’imagination que nous», plaisante-t-elle. Laissons donc la vie imaginer la suite.

 

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