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Huster : "La Flûte enchantée, c'est du Charles Trenet en Mozart"

Pour la première fois de sa carrière, Francis Huster signe avec La Flûte enchantée une mise en scène d'opéra Pour la première fois de sa carrière, Francis Huster signe avec La Flûte enchantée une mise en scène d'opéra [MIGUEL MEDINA/AFP]

Le comédien Francis Huster signe cette année, dans le cadre des opéras en plein air, la mise en scène de La Flûte enchantée de Mozart. Une première, pour cet ancien de la Comédie Françaises qui met toute sa passion au service de ce qu’il considère comme plus grand opéra de tous les temps. 

 

Vous signez votre première mise en scène d’opéra, comment abordez-vous ce travail ?

Seul, je ne l’aurais pas fait. À moins d’avoir déjà dix ans d’expérience de mise en scène d’opéra derrière soi, je pense qu’il faut être deux. C’est pourquoi, je cosigne la mise en scène avec Steve Suissa. Je suis celui des deux qui est fou, qui rêve et qui essaye d’aller jusqu’au bout des rêves et Steve Suissa, celui qui a les pieds sur terre.

 

Quel a été votre parti-pris de mise en scène ?

C’est une mise en scène ultra culottée. Il y a déjà eu tellement de mise en scène de La Flûte enchantée - comme cet extraordinaire film de Kenneth Branagh qui a eu le culot de le transposer en 14-18 ou celui plus théâtral de Ingmar Bergman -il fallait prendre le contrepied. A l’opéra, on passe son temps à dire quelles lumières, quels costumes, quels décors  et l’œuvre disparait souvent. Avec Steve Suissa, nous avons voulu épurer. Tout recommencer. Il n’y a rien de théâtreux ou d’opéra prétentieux et élitiste. C’est l’opéra, tel que le considérait Vilar et j’espère Mozart.  

 

Que représente, selon vous, La Flûte enchantée dans le répertoire classique? 

La Flûte enchantée est le plus grand opéra de tous les temps. C’est du Charles Trenet en Mozart. Tous les airs sont célébrissimes. Et puis, il y a, à la fois, La petite musique de nuit et, en même temps, le requiem. D’un côté, c’est d’une pureté, d’une grâce extraordinaire et de l’autre, la puissance du feu, de la rage et de la colère. Nous sommes face Docteur Wolfgang et Mister Mozart.

 

Que dire du quatuor amoureux de ce dernier opéra de Mozart ?

 

 Ce quatuor est la plus grande réussite de Mozart. L’histoire de La flute enchantée, c’est finalement le récit d’un quatuor amoureux entre les maîtres et les valets. À mon sens ce quatuor, c’est-à-dire Papagena et Papageno, Pamina et Tamino, équivaut aux plus célèbres héros dramatiques tels que Figaro, Pyrrhus, Hermione, Oreste, Suzanne. Autour d’eux, gravite ensuite la guerre entre le bien et le mal, la nuit et le jour.

 

La Flûte enchantée sera présentée dans plusieurs châteaux en France. Comment ces châteaux s’inscrivent-ils dans le décor ?

Les châteaux sont déjà un écrin sublime. Il ne fallait pas les étouffer par un décor qui serait posé là, comme ça.  Avec Steve Suissa nous avons osé demander à Stéfanie Jarre un décor où les cinquante  musiciens de l’orchestre sont visibles du début à la fin. Cela donne l’impression d’un escalier qui encadre l’orchestre et que le cœur de Mozart s’est posé à l’intérieur des châteaux.

 

Côté costume, vous avez fait appel à l’une des plus grandes costumières de théâtre…

Pour les costumes, nous nous sommes demandés : si Jean Cocteau mettait en scène La flûte enchantée aujourd’hui - parce que les films de Cocteau sont du Mozart,  en effet Cocteau pouvait rendre aérien des sujets particulièrement graves comme Mozart – qui serait  le Christian Bérard de Mozart comme il l’a été pour Cocteau ? Et bien, c’est Pascale Bordet. Elle nous a fait des costumes sublimes qui sont noirs et blancs avec des petites touches de couleurs. C’est une façon pour nous, de  retrouver le Huit et demi de Mozart. Car tout Mozart est dans La flûte enchantée comme tout Fellini est dans Huit et demi. On a vraiment l’impression d’être à cinecittà Mozart, d’être dans un film de Fellini. C’est un clin d’œil de ma part à Visconti. 

 

L’une des missions des opéras en plein air est de démocratiser ce genre. Comment peut-on populariser La Flûte enchantée, l’un des premiers opéras que l’on voit généralement enfant?

L’idée est, en effet, de faire de l’opéra populaire. Outre le fait que les 1400 places sont à des prix abordables, j’ai, par exemple, récrit le livret de A à Z pour donner la possibilité aux chanteurs de parler en français dans les récitatifs.

 

La Flûte enchantée - Opéra en plein air, les 14 et 15 juin au Parc de Sceaux, Antony (92). En tournée dans toute la France jusqu’au 21 septembre 

 

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