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Daft Punk : entre rumeurs et teasing, des as du marketing

Une inscription sur une voiture montre la curiosité soulevée par le groupe très secret des Daft Punk, le 11 avril 2013, lors du festival de musique de Coachella, en Californie [Frazer Harrison / Getty Images/AFP/Archives] Une inscription sur une voiture montre la curiosité soulevée par le groupe très secret des Daft Punk, le 11 avril 2013, lors du festival de musique de Coachella, en Californie [Frazer Harrison / Getty Images/AFP/Archives]

Entre rétention d'informations, annonces iconoclastes et rumeurs en tout genre, Daft Punk a réussi à faire de son nouvel album le disque le plus attendu de l'année, créant une frénésie sur les réseaux sociaux dont eux-mêmes sont pourtant quasi absents.

Depuis leurs débuts au milieu des années 90 et leur décision de se cacher derrière des masques de robots, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sont passés maîtres dans l'art du marketing.

Cette fois-ci, l'attente des fans était d'autant plus forte que le duo français a pris son temps. Huit ans se sont écoulés depuis leur dernier album "Human After All" (2005) et trois ans depuis leur dernière production pour la bande originale de "Tron : l'Héritage" (2010).

Pour annoncer la sortie de "Random Access Memories", en vente dans le monde la semaine prochaine, le groupe a encore fait durer le plaisir.

Les Daft Punk dans leur tenue habituelle, le 11 décembre 2010 à Los Angeles [Frazer Harrison / Getty Images/AFP/Archives]
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Les Daft Punk dans leur tenue habituelle, le 11 décembre 2010 à Los Angeles
 

Le premier coin de voile a été levé fin février, lorsqu'est apparue sur la page d'accueil du site officiel de Daft Punk une nouvelle photo des masques du duo, accompagnée du logo de Columbia.

Par cette simple image, les Français signifiaient qu'ils avaient changé de maison de disque et qu'un nouvel album était donc sur les rails.

Mais déjà, comme pour toutes les informations qui ont suivi, impossible d'obtenir une confirmation officielle de la maison de disques, filiale de Sony.

Quelques jours plus tard, nouvel indice: un extrait musical de seulement 15 secondes était diffusé pendant une coupure publicitaire de l'émission américaine "Saturday Night Live", accompagnée du logo de Daft Punk, mais sans date de sortie, ni de titre.

A partir de là, Daft Punk est régulièrement devenu un des sujets les plus populaires sur les réseaux sociaux, bruissant au rythme de milles et une rumeurs.

Le duo allait-il se produire au festival de Glastonbury ? La liste des collaborateurs du disque dénichée par un journaliste était-elle la bonne ?

Brouiller les pistes

Sans piper mot, le groupe a lui-même savamment brouillé les pistes.

Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter des Daft Punk, le 27 octobre 2007 à Las Vegas [Ethan Miller / Getty Images/AFP/Archives]
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Guy-Manuel de Homem-Christo et Thomas Bangalter des Daft Punk, le 27 octobre 2007 à Las Vegas
 

Au festival South by Southwest d'Austin (Texas), lieu de rendez-vous mondial des professionnels du disque, des affiches du duo ont brusquement fleuri dans toute la ville, conduisant toute l'industrie à croire que Daft Punk allait y présenter "Random Access Memories".

Quelques jours plus tard, c'est Wee Waa, bourgade du bush australien, qui annonçait qu'elle aurait les honneurs de l'avant-première mondiale de l'album pendant sa foire annuelle.

Le premier single de l'album "Get Lucky" a fait l'objet de la même stratégie de "teasing".

Un extrait de 90 secondes a été dévoilé dans une vidéo au festival américain de Coachella mi-avril.

Immédiatement de multiples versions sont apparues sur internet, les fans se perdant en conjectures sur leur véracité. Une radio française s'est même laissée berner en diffusant un faux présenté comme une "exclusivité mondiale".

Finalement, un responsable de la maison de disques n'a accepté de confirmer à la presse américaine la date de la mise en vente de "Get Lucky" que sous couvert d'anonymat. Ce qui n'a pas empêché le titre de battre des records en téléchargement et streaming.

Si le web s'enflamme pour Daft Punk, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homen-Christo en restent pourtant à l'écart, ne s'exprimant ni sur Facebook, ni sur Twitter.

A rebours de la stratégie marketing actuelle qui veut que les artistes communiquent directement avec leurs fans, ils ont choisi un canal traditionnel lorsqu'est venu pour eux le temps de parler: quelques interviews fleuves accordées à des titres prestigieux.

Malgré leur maîtrise du marketing et un luxe de précaution, les robots n'ont cependant pas réussi ce qui aurait relevé de l'exploit: empêcher l'album de fuiter sur la toile quelques jours avant sa sortie.

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