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Keith Haring investit Paris

Keith Haring Untitled, 25 septembre 1985, Glenstone, Acrylique et email sur toile 304,8 x 457,2 cm. [© Keith Haring Foundation]

Son graphisme est connu de tous. Des formes colorées au contour net. Telle est la signature de Keith Haring (1958-1990).

Artiste emblématique des années 1980, il a débuté dans le métro avec ses «Subway Drawings». A seulement 24 ans, il connaît la notoriété. Si ces personnages font toujours le tour du monde, la dimension politique de son œuvre est moins visible. Durant quatre mois, deux expositions reviennent sur l’aspect militant de son art, l’une au musée d’Art moderne (MAM), l’autre au 104, à Paris, avec 250 œuvres.

 

Militant au MAM

A la fois chronologique et thématique, le parcours au MAM démarre par ses premiers dessins, suivis par la série présentée en 1982 par le galeriste Tony Shafrazi à New York. Shafrazi sera le premier à lui consacrer une exposition personnelle suite à leur rencontre dans le métro.

Sa carrière lancée, Haring profite de sa notoriété pour renforcer sa lutte contre le capitalisme ambiant, la société de consommation et ses icônes. Des pièces comme Untitled (1988) ou Andy Mouse – New Coke (1985) sont le reflet du combat qu’il mènera durant sa carrière.

Obsédé par la montée en puissance des médias, phénomène qui, selon lui, prive l’homme de son individualité, il peint sans relâche. Sa plus grande force, comme le souligne Fabrice Hergott, directeur du MAM, est «d’avoir inventé un langage qui, trente ans plus tard, reste lisible de tous, et dont l’individualité est le noyau».

 

Monumental au 104

L’exposition au 104 accueille ses œuvres monumentales, vingt au total, dont les fresques de la série Les dix commandements, des sculptures – Untitled (Stacked Figures) – ainsi que le célèbre «pop shop» de Tokyo ouvert en 1988. Ce container donna l’opportunité à l’artiste de mettre l’art à la portée de tous.

Ses œuvres devenant alors inaccessibles, Keith Haring décida de les reproduire sur des produits dérivés avec cette logique de reverser les bénéfices au profit d’associations défendant des causes qui lui sont chères. L’extinction de l’humanité – environnement, drogue, racisme – est son obsession, comme le sida, cause dont il fera une bataille personnelle et qui perdure grâce à sa fondation.

Ces deux expositions simultanées révèlent un artiste engagé contre toutes formes d’oppressions, qui su marquer de son empreinte l’art du XXe siècle. 

Keith Haring, The Political Line, jusqu’au 18 août, au MAM et au 104.

 

Des artistes au secours d'une fresque de Keith Haring

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