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Filippetti défend le financement du cinéma français

Aurélie Filippetti à Paris, le 30 décembre 2012 [Fred Dufour / AFP/Archives] Aurélie Filippetti à Paris, le 30 décembre 2012 [Fred Dufour / AFP/Archives]

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti défend samedi, dans le journal Le Monde, le mode de financement du cinéma français, "un système vertueux" qui "permet de soutenir les films de la diversité", et affirme que "les films à gros budget sont financés par les chaînes de télévision".

"Ce n'est pas l'argent public qui sert à financer" les gros cachets, déclare la ministre, alors qu'une polémique sur les salaires de certains acteurs français agite le monde du cinéma depuis une semaine, suite à la publication d'un texte d'un producteur dénonçant des excès.

"Le système de régulation permet au contraire de soutenir prioritairement les films de la diversité", explique Aurélie Filippetti.

"D'ailleurs ces cachets supérieurs à un million d'euros concernent dix films par an", poursuit-elle.

"Ce sont des films à gros budget pour lesquels les aides du CNC (Centre national du cinéma) sont marginales car dégressives et qui sont financées par des chaînes de télévision", déclare la ministre de la Culture.

"C'est à cet endroit là qu'il peut y avoir des difficultés: les chaînes de télévision privées concentrent de plus en plus leurs investissements sur des films à plus de 7 millions d'euros de budget", déplore la ministre.

Regrettant qu'il n'y ait pas plus de "diversité sur les chaînes privées", Aurélie Filippetti "constate que les chaînes publiques ainsi que Canal+ sont elles plus audacieuses dans le financement de films d'auteurs".

Interrogée sur le mode de financement du cinéma français, elle juge que "c'est un mécanisme fin, juste, vertueux qui génère plus d'argent qu'il n'en prélève sur la filière". "Je veux maintenir cette logique", dit-elle.

Le CNC prélève 10,7% du prix de chaque billet d'entrée et redistribue cet argent en co-finançant des films, notamment les films d'auteur qui ne pourraient voir le jour sans cette contribution.

La ministre confie avoir été "surprise par la violence de la charge" de Vincent Maraval, l'auteur d'une tribune publiée dans Le Monde samedi dernier et intitulée "Les acteurs français sont trop payés".

Le producteur y affirmait que "le cinéma français repose de plus en plus sur une économie subventionnée" et que "même ses plus gros succès commerciaux perdent de l'argent".

"Je trouve cela dommageable", explique Aurélie Filippetti même si "en période de crise, on peut comprendre qu'on s'interroge sur des cachets exorbitants". Elle se dit "favorable à l'organisation d'une table ronde" avec les professionnels concernés, au menu de laquelle figurerait "cette question des cachets".

La ministre dit aussi avoir demandé au CNC "de faire l'analyse des films à gros budget pour évaluer leurs coûts de fabrication, leurs retombées économiques".

Enfin, Aurélie Filippetti juge "extrêmement positif" le bilan (du cinéma français) depuis soixante ans. Elle cite notamment la fréquentation des salles qui "reste excellente" et les 130 millions d'euros d'entrées réalisées en 2012 par des films français à l'étranger, "soit le double de la moyenne des dix dernières années".

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