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Chagall présenté dans tous ses états à la Piscine de Roubaix

Des visiteurs regardent le tableau 'Le coq rouge" à l'exposition sur Chagall à la Piscine de Roubaix [Philippe Huguen / AFP] Des visiteurs regardent le tableau 'Le coq rouge" à l'exposition sur Chagall à la Piscine de Roubaix [Philippe Huguen / AFP]

Cinq ans après une exposition marquante de l'oeuvre céramique de Chagall, la Piscine de Roubaix présente un panorama de tous les registres de son oeuvre en mettant l'accent sur les aspects moins connus : sculptures, collages, dessins et projets décoratifs ou scéniques.

Sous l'intitulé "l'épaisseur des rêves", qui fait allusion au "volume" présent dans toutes ces oeuvres, l'exposition de plus de 220 pièces, est présentée jusqu'au 13 janvier en partenariat avec le Musée de l'art de Dallas (Etats-Unis).

"On a là le résumé le plus exhaustif de toute l'oeuvre de Chagall - en dehors des vitraux - depuis l'exposition du Grand Palais de Paris (1969-70)", avançait Meret Meyer, sa petite-fille présente vendredi au côté de sa soeur Bella au vernissage.

Après l'essai réussi de leur collaboration avec La Piscine pour l'exposition de céramique, les deux soeurs ont collaboré étroitement à la nouvelle. "C'est un privilège et une responsabilité d'essayer de répondre le mieux possible aux interrogations du public sur l'oeuvre de notre grand-père", soulignait Bella Meyer.

Le conservateur de la Piscine Bruno Gaudichon a fait valoir que si "les sculptures sont venues tardivement dans l'oeuvre de Chagall (fin des années 40), le relief a été présent très tôt quand, en 1918 il contribuait à décorer sa ville de Vitebsk (Belarus actuel) ou à créer en 1920 les décors du Théâtre d'art juif de Moscou".

"Une étude pour le violoniste vert" est très représentative de cet art des rues alors que l'influence du futuriste Malévitch est sensible sur certains décors, même si Chagall y ajoute toujours des éléments vivants.

Une partie spectaculaire de l'exposition est constituée par une mise en scène des costumes que Chagall avait créés pour le ballet "Aleko" présenté à Mexico en 1942 et dont les dessins sont alimentés par l'imaginaire juif russe mais aussi quelques influences mexicaines. Ils ont été conservés dans un entrepôt avant d'être exhumés à Mexico en 1991.

Chagall fit la même chose pour la création du ballet "L'oiseau de feu" de Stravinsky à New York : là, ce sont les études qui ont été conservées.

L'exposition présente pour la première fois l'ensemble complet de ses dessins noir et blanc et de ses collages : grâce à un traitement particulier du papier, le relief est aussi présent pour les premiers que pour les seconds.

Le contingent de sculptures est très riche avec des matériaux divers ("Femme au bain" en terre cuite, "Femme au poisson" en marbre, "bête fantastique" en bronze), alors que l'influence de Gauguin est sensible pour ses vases.

L'exposition met en relief correspondances entre sculptures et peintures. Ainsi le saisissant tableau "Le cimetière" de 1917 fait face à une série de stèles en pierre où la vie est pourtant très présente ("Amoureux au bouquet").

Parmi les chefs d'oeuvre de peinture présentés, où le volume est très sensible, beaucoup proviennent de collections particulières : "Le nu rouge relevé", "Couple et violoniste", "Paris entre deux rives", "Le quai de Bercy", "Nu mauve". C'est toutefois la belle pièce du Centre Pompidou "Double portrait au verre de vin", qui ouvre l'exposition.

Mort à 97 ans, Chagall "aimait la vie sous toutes ses formes, la nature, les matières, les couleurs. Les techniques étaient uniquement pour lui un moyen d'approcher le langage du vrai", souligne Bella Meyer.

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