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Culture : toutes les victimes du budget 2013

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, sur les bancs du gouvernement à l'Assemblée nationale.[LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Avec 2,54 milliards d'euros pour 2013, le budget du ministère de la Culture accusera une baisse de 4,3%. Une baisse dûe à de gros coup de rabots… qui débouche sur une longue liste de victimes de la rigueur budgétaire.

Restrictions budgétaires obligent, Aurélie Filippetti a été priée de présenter un budget en baisse pour 2013. Pour y parvenir, il a fallu qu'elle impose quelques sacrifices. Et à chaque sacrifice correspond une victime, quitte à liquider l'héritage de ses prédécesseurs.

Afin de "contribuer au redressement des comptes publics" et de "financer les priorités" de la mission, "les grands projets culturels annoncés par le précédent gouvernement sans être financés seront abandonnés, ou, pour certains, redimensionnés ou reportés" indique ainsi le projet de loi de Finances.

 

Des projets sacrifiés

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti a très officiellement enterré les projets de la Maison de l'histoire de France et du musée de la photographie à Paris.

Le Palais de Soubise, à Paris, où devait s'installer le Musée de l'Histoire de France. (Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP)

 

Mais le projet de loi de Finances enterre financièrement d'autres projets comme le Centre des réserves et de restauration de Cergy. Initialement prévu pour protéger les œuvres des musées parisiens menacées par la montée des eaux de la Seine, il a été qualifié de "non urgence patrimoniale" et jugé trop coûteux.

Même sanction pour le Centre National de la Musique (CNM) qui devait être le jumeau du Centre National du Cinéma (CNC) et le projet Lascaux 4, une réplique complète de la célèbre grotte. Ce dernier verra probablement le jour, mais ne recevra plus un centime de l'Etat.

 

Des projets menacés

Et la liste des grands projets mis à mal s'égrène. La construction d'une salle supplémentaire pour la Comédie française est menacée,  tout comme l'événement majeur annuel du Grand Palais, Monumenta, dont l'édition 2013 risque d'être annulée faute de budget. Même le grand projet de résidence d'artistes Médicis à Clichy-Montfermeil, souhaité par Frédéric Mitterrand, doit être "repensé".

François Hollande à l'exposition Monumenta 2012, au Grand Palais. (Crédit : FRED DUFOUR / POOL / AFP)

 

Pompidou et Versailles à la diète

Autres victimes de la disette budgétaire : les opérateurs de l'Etat dont les subventions sont toutes rabotées. L'Opéra de Paris, le Louvre, le musée d'Orsay, le musée du Quai Branly, le Centre des Monuments Nationaux, devront s'accommoder de réductions de voilure de 2,5% en moyenne.

 

Les monuments historiques délaissés

Mais ce qui déprime le plus les acteurs des milieux culturels est probablement le niveau de dotation en faveur des monuments historiques. Les besoins en France sont estimés à 400 millions d'euros par an. Déjà en 2012, le secteur se plaignait d'un faible montant de crédits (376 millions d'euros). Pour 2013, le ministère de la Culture limitera son engagement à 322 millions d'euros, soit une baisse vertigineuse de 14,4% des crédits.

Le calvaire de Plougastel-Daoulas, classé monument historique. (Crédit :FRED TANNEAU / AFP)

 

La création aussi

Même le budget consacré à la création affiche un repli, limité, 1,57%, avec 775 millions d’euros, contre 787 millions d’euros en 2012.

Difficile de faire des heureux dans ces conditions. Les mécènes peut-être. L'Etat ayant les poches vides, le mécénat a été préservé pour permettre au secteur culturel de trouver des financements complémentaires. Ainsi, les avantages fiscaux comme la réduction d’impôt sur les sociétés pour les entreprises ayant effectué des versements en faveur de l’achat de Trésors Nationaux ou la Loi Malraux sont sauvegardés… au moins en 2013.

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