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Une "Mona Lisa antérieure" attribuée à Leonard de Vinci

Alessandro Vezzozi, directeur du Museo Ideale Leonardo Da Vinci, présente ce qui serait une version antérieure de la Joconde, à Genève, le 27 septembre 2012 [Fabrice Coffrini / AFP] Alessandro Vezzozi, directeur du Museo Ideale Leonardo Da Vinci, présente ce qui serait une version antérieure de la Joconde, à Genève, le 27 septembre 2012 [Fabrice Coffrini / AFP]

Une version antérieure et controversée de la célèbre Joconde de Leonard de Vinci a été présentée jeudi à Genève par la Mona Lisa Foundation, au cours d'une conférence de presse organisée dans un palace de la ville.

Devant plus d'une centaine de journalistes et cameramen, le tableau, conservé pendant une quarantaine d'années dans un coffre en Suisse, a été présenté à la presse.

Il représente une "Mona Lisa" plus jeune que celle accrochée au Musée du Louvre, et selon la Fondation suisse, dont le siège est à Zurich, il a été peint 10 ans avant la Joconde par Leonard de Vinci, et représente la même femme, mais avec 10 ans de moins.

A l'appui de ses dires, la Fondation indique avoir rassemblé les "preuves historiques, comparatives et scientifiques qui démontrent qu'il y a toujours eu deux portraits de la Mona Lisa par Leonard de Vinci, +la version antérieure+ et +La Joconde+".

La Fondation a publié le même jour un livre de 320 pages, intitulé "Mona Lisa, la version antérieure", qui rassemble les preuves, selon ses auteurs, démontrant que cette version antérieure a bien été peinte par le Maître.

Le tableau appartient aujourd'hui à un consortium international, dont les membres veulent rester anonymes. Il est présidé par David Feldman, un commissaire priseur

Le consortium a acheté le tableau en 2003 aux héritiers d'Elisabeth Meyer, la compagne du collectionneur d'art Henry Pulitzer, lointain cousin de Joseph Pulitzer, créateur du prix éponyme.

Henry Pulitzer a acheté le tableau en 1962, après avoir vendu de nombreux biens mobiliers et immobiliers pour se l'offrir.

Après l'avoir acheté, il a déposé le tableau dans un lieu sûr, un coffre-fort en Suisse.

A sa mort, en 1979, il a légué le tableau à sa compagne Elisabeth Meyer, le consortium l'a acquis après la mort de cette dernière.

"Pour moi, il s'agit de la même personne, j'ai digitalisé la Mona Lisa du Louvre, puis j'ai transformé le portrait en une photo", a déclaré au cours de la conférence de presse Joe Mullins, un expert de la CIA consulté par la Fondation.

La photo a ensuite été "rajeunie" de 12 ans, grâce à une "chirurgie esthétique digitale". La photo rajeunie a ensuite été comparée à la Mona Lisa antérieure. "Tout correspond parfaitement", je suis persuadé qu'il s'agit de la même personne à deux moments de sa vie", a-t-il dit.

Auparavant, le professeur John F.Asmus, physicien chercheur l'université de Californie, a indiqué avoir été appelé à voir le tableau il y a quelques années à Lausanne. "J'ai été frappé par la beauté du visage, et la laideur du paysage", a-t-il dit.

Selon lui, les deux tableaux présentent des similitudes étonnantes, comme les mêmes ellipses au niveau du visage et du décolleté.

Enfin le professeur Alessandro Vezzozi, directeur du Museo Ideale Leonardo Da Vinci (Vinci, Toscane), a estimé que le tableau n'était pas entièrement de la même qualité, sans vouloir se prononcer sur la paternité du tableau, et tant que des études étaient encore en cours.

"Ce qui est important, c'est d'avoir été capable de voir aujourd'hui pour la première fois ce tableau et de permettre à d'autres de le voir", a-t-il conclu.

La Fondation a encore invité tous les experts de Leonardo da Vinci à venir voir le tableau, notamment ceux qui mettent en doute le fait qu'il est l'auteur de cette Mona Lisa, comme le professeur Martin Kemp, professeur émeritus à Oxford.

Ce dernier, interrogé par l'AFP, a notamment répondu par courriel que les images de ce tableau produites par infrarouge et par rayons X "ne comportaient pas toutes les caractéristiques des tableaux identifiés de Leonardo". M. Kemp met également en doute l'antériorité de cette peinture par rapport à la Joconde du Louvre, soulignant que cette version "était conforme à l'état final de la peinture du Louvre - qui avait subi des changements - et par conséquent elle ne pouvait précéder la peinture du Louvre".

Interrogé sur une éventuelle mise en vente du tableau, M. Felman est resté évasif : "ce tableau a vocation à être montré au public et à appartenir à une entité publique pour qu'il soit visible par tous".

Il s'est refusé à donner le prix payé par le consortium ou à estimer sa valeur actuelle.

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