En direct
A suivre

JO 2016 : le bilan des Bleus

Christophe Lemaitre a remporté la médaille de bronze sur le 200m. [Fabrice COFFRINI / AFP]

Avec 42 médailles, les Bleus ont battu à Rio leur record de Pékin (41). Mais le niveau de cette classe 2016 est hétérogène, avec des élèves en gros progrès à la boxe ou l'athlétisme, et d'autres qui se sont endormis après leur bon bulletin 2012, comme les nageurs.

Félicitations

Porte-drapeau de l'équipe de France, Teddy Riner l'avait annoncé. Il l'a fait, en imposant ses 137 kg sur le tatami de Rio après celui de Londres. Avec le bronze de Pékin et ses huit couronnes de champion du monde, il est seul au sommet dans la catégorie reine des lourds. Et ce triomphe a suscité des vocations avec la consécration d'Emilie Andéol, "la Barjot du judo". Pour elle aussi c'est de l'or, et une paire de Louboutin, un pari gagné avec son coach...

Mais les JO ce sont aussi des inconnus projetés en pleine lumière. A l'aviron, un duo a brillé : Jérémie Azou et Pierre Houin, alias "Superman" et "Colossus". Et l'histoire est belle. Il y a quelques mois, Houin, 22 ans, n'était que spectateur du duo Azou-Delayre, les champions du monde 2015. Aux Championnats de France en avril, il surclasse Stany Delayre. La Fédération tranche : il sera N.2 à Rio. Delayre devient remplaçant. Pari risqué mais pari gagné !

A lire aussi : Quand et où auront lieu les JO 2020 ?

Du côté du canoë slalom, l'or était devenu une tradition avec Tony Estanguet, triple champion olympique (2000, 2004, 2012). La tradition a été respectée, avec Denis Gargaud. Un Marseillais après un Palois.

Or toujours et argent en prime pour Astier Nicolas, en concours complet par équipes puis en individuel. Et les Vestes bleues de l'équitation ne se sont pas arrêtées là. Huit jours plus tard, c'est le titre par équipes de saut d'obstacles qui est tombé. Parmi ces nouveaux champions olympiques, Philippe Rozier, le fils de Marcel, le dernier à avoir touché l'or par équipes dans cette discipline, il y a quarante ans à Montréal.

Et que dire des boxeurs et de l'athlétisme ? Avec six médailles dans chaque camp, ils ont été les plus gros contributeurs au butin bleu. Sur la piste, c'est le plus beau bilan depuis 1948, avec en exergue l'argent de Kevin Mayer en décathlon et le bronze de Christophe Lemaitre sur 200 m, dans le sillage de "l'éclair" Bolt. Déception tout de même pour Lavillenie, qui venait pour l'or et repart avec de l'argent, des sifflets et des larmes.

Pour la boxe, c'est une page d'histoire qui a été écrite par Estelle Mossely, à jamais première Française championne olympique sur un ring. Deux jours avant le sacre de son compagnon, Tony Yoka, dimanche, chez les super lourds, la catégorie reine.

Encouragements

Après leur zéro pointé de Londres, les escrimeurs voulaient leur revanche. Mission accomplie avec trois breloques dont l'or à l'épée messieurs par équipe. Mais regret aussi avec le bronze seulement du N.1 mondial de la spécialité, Gauthier Grumier, en individuel.

Encouragements aussi aux "voileux": avec trois médailles dont l'or de Charline Picon en planche, ils ont signé leur meilleur bilan depuis 24 ans. Et que dire de Jean-Charles Valladont et Jean Quiquampoix, l'archer fan de chasse au sanglier et de vin rouge et le tireur au pistolet au mental d'acier. Inconnus au bataillon olympique, ils se sont fait un nom avec de l'argent qui vaut de l'or.

Bilan correct globalement pour les sports collectifs, avec sept équipes sur neuf qualifiées en quarts de finale. Mais seulement deux en finale, les "Experts" du hand et leurs homologues féminines, pour deux défaites. Même Karabatic et ses partenaires peuvent perdre, après huit finales d'affilée gagnées, malgré leur statut de double champions olympiques.

Peut mieux faire

Les JO de Rio ont été un long calvaire pour les pistards au vélodrome : une seule médaille face à des Britanniques ultra-dominateurs, le bronze de la vitesse par équipes. Plus mauvais bilan depuis 24 ans et une claque pour Grégory Baugé, le "tigre", sorti dès les quarts de la vitesse individuelle.

L'argent ne fait pas le bonheur : Florent Manaudou n'a pas récidivé après son titre de Londres, la faute à un petit centième à l'arrivée du 50 m nage libre. Egalement en argent sur le relais 4x100 m nage libre, il est cependant le seul Français à avoir surnagé. Le triomphe de Londres (7 médailles, 4 titres) est très loin. Nageurs, entraîneurs et dirigeants ont tous sombré dans des querelles stériles. Avec pour point d'orgue la piteuse élimination en séries (14e sur 16) du relais 4x200 m, pourtant vice-champion olympique en titre, et le départ à la retraite raté de Yannick Agnel, ex-génie des bassins aujourd'hui en pleine déprime.

Dur dur également pour la génération Parker : après seize ans sous le maillot bleu, "TP" rêvait mieux qu'une humiliation en quarts de finale face aux frères ennemis espagnols (92 à 67), avant de prendre sa retraite.

Mais le bide de la quinzaine a été signé par la Team "Yavbou" du volley : champions d'Europe, vainqueurs de la Ligue mondiale 2015, Earvin Ngapeth et ses partenaires ont disparu dès les poules.

Quant au tennis, un quart de finale pour Gaël Monfils restera comme le meilleur résultat tricolore. La paire Mahut-Herbert, tête de série N.1, a été éliminée au premier tour comme les filles, Mladenovic-Garcia, têtes de série n°2. Quant à Benoît Paire, il a été exclu pour mauvais comportement. Mais il a quitté Rio ravi, expliquant que les Jeux ne l'intéressaient pas...

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités