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Nibali redore le cyclisme italien

Le vainqueur  du Tour de France, l'Italien Vincenzo Nibali, pose avec ses trophées sur le podium de la 101e édition, le 27 juillet 20104 aux Champs-Elysées à Paris [ / AFP] Le vainqueur du Tour de France, l'Italien Vincenzo Nibali, pose avec ses trophées sur le podium de la 101e édition, le 27 juillet 20104 aux Champs-Elysées à Paris [ / AFP]

Le sacre de Vincenzo Nibali, premier Sicilien vainqueur du Tour de France, redore le lustre du cyclisme italien, longtemps dominateur avant d'être percuté par les affaires de dopage.

A dix ans d'écart, le parallèle avec la France de l'après-Festina s'impose. L'Italie, comblée par les succès de ses coureurs (Bartoli, Cipollini, Bettini, Savoldelli, Basso, Petacchi, Di Luca, Ricco, Ballan, etc) dans la première partie de la décennie 2000, s'est éloignée de son cyclisme au fur et à mesure de la révélation des affaires. Tous, à l'exception notable de Paolo Bettini, ont été rattrapés par la suite.

Les secousses répétées ont fini par déstabiliser l'édifice. Aujourd'hui, le pays-roi de ce sport, avec la Belgique, n'a plus que deux équipes en première division (WorldTour), Lampre et Cannondale, cette dernière ne devant son existence qu'à l'argent apporté par le constructeur de cycles américain. Aucune n'a pu offrir à Nibali les conditions demandées par le champion d'Italie qui est parti début 2013 dans une formation kazakhe (Astana).

Les résultats sportifs ont chuté ces dernières années. Habitués à jouer les premiers rôles, les Italiens attendent un grand succès dans les grandes courses d'un jour depuis... 2008. La situation est également préoccupante dans les catégories de jeunes, longtemps dominées par les représentants d'un cyclisme surmédicalisé. Mais le réveil a été amorcé voici peu.

- La vitrine du Giro -

"Il faut regarder du côté de la France", déclarait dès 2012 le président de la Fédération italienne, Renato di Rocco, conscient de l'impasse qui se dessinait. La reconstruction a commencé, à l'exemple des stages pour travailler le domaine spécifique du contre-la-montre.

Comme pour le cyclisme français, dont la survie au début des années 2000 a été rendue possible par l'existence du Tour de France -pièce-maîtresse du système-, l'Italie possède son grand tour, le Giro, qui assure la vitrine, l'exposition du cyclisme, et suscite les vocations.

Au pays des "campionissimi", les jeunes coureurs ne manquent pas. Même en Sicile, qui a perdu pourtant ses principales courses cyclistes (Semaine de Sicile, Trophée Pantalica), de vrais "trous noirs à subventions", dixit un journaliste de l'île.

Le maillot jaune italien Vincenzo Nibali (c) fait son tour d'honneur, drapé dans les couleurs de son pays après son sacre sur le Tour de France, le 27 juillet 2014 sur l'avenue des Champs-Elysées [ / AFP]
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Le maillot jaune italien Vincenzo Nibali (c) fait son tour d'honneur, drapé dans les couleurs de son pays après son sacre sur le Tour de France, le 27 juillet 2014 sur l'avenue des Champs-Elysées

A côté de Nibali, d'autres Siciliens (Visconti, G. Caruso, Tiralongo) se côtoient dans le peloton 2014. Dans d'autres sports, la situation évolue aussi. Le Mezzogiorno n'est plus une terre tout à fait inhospitalière pour le sport italien.

"Chez nous, beaucoup de parents ne veulent pas laisser leurs enfants dans la rue. Ils veulent leur ouvrir aussi un avenir sportif, dans le cyclisme ou ailleurs", estime Nibali, interrogé sur le nombre grandissant d'athlètes venus du sud.

Dans son ombre, un autre espoir s'est révélé sur le dernier Giro (3e et vainqueur d'une étape de montagne). Fabio Aru, 24 ans depuis début juillet, a grandi lui aussi sur une île, la Sardaigne. Pour construire sa carrière, il a dû également s'exiler sur le continent. S'il diffère par son profil, davantage typé grimpeur, il a un autre point commun avec son aîné. Il porte les couleurs bleu et jaune d'Astana, nouvel Eldorado des coureurs italiens.

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