Près de quarante ans après "La guerre des étoiles", J.J. Abrams offre une vraie suite à la saga culte. Un événement cinématographique historique, et un challenge relevé haut la main par le réalisateur.
A croire que la force est avec J. J. Abrams. Le réalisateur américain avait déjà fait renaître avec succès la franchise "Star Trek" au cinéma et suscitait logiquement un nouvel espoir. Mais les attentes concernant "Star Wars" étaient telles qu’on pouvait douter de sa capacité à donner une suite à la saga historique créée en 1977 par George Lucas, surtout au sein du mastodonte Disney. Le soulagement est finalement à la hauteur de la réussite de ce septième épisode. Au terme d’un plan média d’une ampleur quasiment unique pour assurer la promotion et conserver le secret autour du film jusqu’à la dernière minute, celui-ci a finalement été montré à la presse, hier, et il ne devrait pas décevoir les fans. Avec une fidélité assumée à la trilogie d’origine, une mise en scène remarquable et des personnages au charisme évident, cet épisode a gagné ses lettres de noblesse.
La carte de la nostalgie assumée
Trente ans après les événements du "Retour du Jedi", le Premier Ordre cherche par tous les moyens à mettre la main sur Luke Skywalker, le dernier Jedi encore vivant. De son côté, la Princesse Leia, chef de la République, envoie Poe, son meilleur pilote, en mission sur la planète Jakku, sur une piste qui permettrait de localiser son frère. Attaqué par des Stormtroopers, Poe est fait prisonnier. Seul son droïde, le déjà célèbre BB-8, réussit à fuir et à trouver refuge auprès de Rey, une jeune femme solitaire pilleuse d’épaves. L’aventure peut alors commencer… Combats aériens entre X-Wings et chasseurs Tie, duels au sabre-laser, maîtrise de la force, effets sonores... Les incontournables sont au rendez-vous.
Un héritage respecté au pied de la lettre
Compositeur attitré de la saga, John Williams rempile pour ce 7e épisode. Le voir de retour en dit long sur la volonté de Disney de s’inscrire dans une continuité. Manquant peut-être d’un souffle nouveau, sa musique fait la part belle aux thèmes forts de la franchise, invitant à la nostalgie. Planète des sables ou à la végétation plus luxuriante, look des vaisseaux spatiaux, scènes faisant habilement avancer l’intrigue, combats dans l’espace, montage caractéristique de la saga... La mise en scène de J. J. Abrams s’emploie avec succès à faire honneur aux canons de la franchise. La présence de l’ancienne distribution – Harrison Ford, Carrie Fisher... – n’est pas un coup de pub pour nostalgiques. Pour autant, les nouveaux personnages, et notamment ceux de Rey et de Finn, respectivement interprétés par Daisy Ridley et John Boyega, leur tiennent tête en imposant leur forte personnalité.
Un film pour les fans
En fan absolu depuis son plus jeune âge, J. J. Abrams inscrit son épisode directement dans la continuité de la première trilogie (épisode 4, 5, 6), en mettant tout son talent au service des personnages. Interdiction de spoiler oblige, nous ne révélerons pas ici si les scénaristes ont répondu aux sirènes de la théorie du "Dark Luke", passé du côté obscur. Mais l’accent a bien été mis sur l’identité des protagonistes, le secret qui entoure leur naissance et leur évolution. Seul bémol à noter, la mission de la République pour contrer le Premier Ordre a des airs de déjà-vu. Mais le succès de cet épisode ne devrait pas en souffrir, et les fans peuvent respirer. La seule inconnue reste l’adhésion ou non des plus jeunes à une mythologie adorée par leurs parents.
"Star Wars - Le Réveil de la Force", de J.J. Abrams, avec Daisy Ridley, John Boyega, Adam Driver et Harrison Ford. En salles.
