On n'a jamais vu Johnny Depp plus inspiré que pour «Strictly Criminal», dans lequel il se glisse dans la peau du criminel le plus violent de l’histoire de Boston.
Pourtant, par le passé, l'acteur a déjà joué les gangsters. Notamment dans «Blow» en 2001 ou dans «Public Enemies» (2009) où il interprétait John Dillinger.
Au milieu des années 1970, la pègre irlandaise et la mafia italienne sévissent dans plusieurs quartiers de Boston. James «Whitey» Bulger (Johnny Depp), chef du gang Winter Hill qui règne sur South Boston, se voit proposer une alliance par John Connolly (Joel Edgerton), un ami d’enfance devenu agent au FBI. Pour faire tomber le clan Angiulo, ce dernier couvrira les agissements de Bulger en contrepartie d’informations précieuses. Grâce à cette protection sans précédent, Bulger va faire croître son empire du crime au nez et à la barbe du FBI.
Une prestation de haute volée
Le réalisateur Scott Cooper connaît ses classiques. Sa mise en scène offre au spectateur son lot de scènes de violence, de tortures et de meurtres de sang-froid. Bien sûr, on pense aux plus grands films de Martin Scorsese et surtout aux «Infiltrés» dans lequel le personnage de Jack Nicholson s’inspirait en partie de Bulger. Le thriller suscite particulièrement l’intérêt lorsqu’il questionne la frontière ténue entre criminels et forces de l’ordre.
Mais c’est avant tout la performance de Johnny Depp qui interpelle. Lentilles de couleur, calvitie naissante, cheveux et sourcils presque transparents, la magie du maquillage transfigure l’acteur, amateur de longue date de transformations physiques. Et c’est parfois avec effroi qu’on se prend à se perdre dans son regard bleu acier, psyché du crime personnifié que le FBI a cautionné durant plusieurs décennies.
"Strictly Criminal", de Scott Cooper, avec Johnny Depp, Joel Edgerton et Benedict Cumberbatch.
