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Michel Gondry : "ce film raconte mon histoire"

Le réalisateur Michel Gondry et les acteurs Ange Dargent, à gauche, et Theophile Baquet, à droite. [JOEL SAGET / AFP]

Retour en arrière. Avec "Microbe et Gasoil", Michel Gondry se souvient de ses années collège. Pour cette comédie appartenant au genre largement balisé du film d’adolescent, le réalisateur de "L’écume des jours" a rassemblé ses souvenirs et les a transposés à l’époque contemporaine. En résulte un film personnel, sensible et drôle sur l’amitié, tourné volontairement dans la simplicité et sans trucage.

 

"Microbe et Gasoil" est un film très personnel ?

Après "L’écume des jours", j’ai eu envie de faire quelque chose de plus personnel, un long-métrage de facture classique qui raconterait en quelque sorte mon histoire. J’avais envie de filmer avec une seule caméra, sans technologie spéciale, sans trucage, de cadrer sur pied avec des cadres fixes. 

 

Avez-vous revu des classiques du film d’adolescent ?

Je connais par cœur "Les quatre cents coups", de François Truffaut. Une référence absolue. J’ai regardé "Le petit fugitif" (1953, de Morris Engel, ndlr) qui était un modèle indépassable pour la Nouvelle Vague. J’ai aussi regardé "Diabolo menthe" (1977, de Diane Kurys, ndlr) qui a une manière très simple et touchante de filmer les adolescentes. Et des programmes télé comme "Fifi Brindacier" ou "Les fous du volant".

 

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, vos jeunes interprètes s’expriment de façon soutenue.

Je m’imaginais bien les jeunes parler de cette manière. Je trouve ça finalement très drôle qu’ils s’expriment d’une façon un peu intemporelle.

 

Le film montre bien le tiraillement à cet âge-là entre se faire accepter et affirmer sa propre individualité.

Je viens d’une famille très relaxe. J’avais les cheveux longs et je ne voulais surtout pas me les couper et ressembler au reste de la classe. Mais en même temps on me prenait pour une fille et c’était humiliant. J’étais partagé entre avoir à souffrir des humiliations ou me dire que j’allais être comme tout le monde.

 

Vos héros ont quelque chose de décalé.

Ils sont un peu anti-tout, anti ce qui est commercial, moderne... Ça pourrait être vu comme du snobisme mais ce n’en est pas. J’ai gardé cette distanciation par rapport à la technologie moderne qui a tendance à être envahissante.

 

Hollywood continue-t-il à vous faire de l’œil ?

Je reçois des scripts américains de mon agent mais je n’arrive pas à les lire. Le problème c’est que quand les scripts arrivent, ils sont déjà passés par plusieurs traducteurs. On sent déjà les ficelles dramatiques grosses comme des maisons. Ça me refroidit immédiatement. J’ai besoin d’être présent à la naissance du projet sinon j’ai vraiment du mal à m’y intéresser. J’ai parlé un peu avec Charlie Kaufman (scénariste de "Eternal Sunshine of The Spotless Mind", ndlr). On aimerait bien travailler ensemble mais pour l’instant il a pas mal de projets personnels en cours. On va attendre un peu.

 

"Microbe et Gasoil", de Michel Gondry, avec Théophile Baquet et Ange Dargent. En salles le 8 juillet.

 

 

 

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