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Au Palais Galliera, une exposition sensible sur le vestiaire des fantômes

Les tenues de clientes de haute couture et de muses de couturiers voisinent, au Palais Galliera, avec des habits d'infirmières et des bleus de travail.[©P. Antoine]

Il ne reste plus qu’eux, résistants, solides et frappants de beauté. Dans une exposition remarquable, le Palais Galliera met en lumière des vêtements d’exception qui semblent encore habités, modelés par les corps de leurs propriétaires.

Le corset de soie de Marie-Antoinette, la robe de mousseline de l’impératrice Eugénie, un tailleur de satin ou une toque en vison Givenchy portés par Audrey Hepburn croisent l’habit d’une infirmière de la Croix-Rouge du début du XXe ou un bleu de travail des années 1930.

De ces reliques sublimes et poétiques, le musée de la mode de la ville de Paris donne une interprétation remarquable, guidant le visiteur à travers des textes fouillés, précis et imagés.

Toujours imprévisible

L’exposition séduit dans sa manière d’être toujours imprévisible, valorisant des pièces diverses qui paraissent choisies comme par coups de cœur, et en même temps très pédagogique, n’oubliant jamais d’expliquer l’origine, la composition, la spécificité d’une pièce.

L’accrochage mixe le vestiaire de figures historiques (une chemise en lin de Louis XVII, un gilet sans manche que Napoléon aurait porté en exil sur l’île d’Elbe...), d’actrices et de muses (un haut-de-forme d’Arletty, les gants paillettés de Mistinguett, une robe Saint-Laurent porté par Catherine Deneuve dans “La Sirène du Mississipi”...), de clientes de haute couture ou d’anonymes.

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Des atours qui ont une âme

Tous ces atours, statiquement exposés, paraissent pourtant avoir une âme, comme s’ils avaient pour toujours conservé la prestance ou le caractère des hommes et des femmes qui s’en sont un jour revêtis.

Ironiquement, l’exposition se termine par des pièces de défilés, sans propriétaire, uniquement destinées à fouler le podium. Une robe aux seins coniques Jean-Paul Gaultier, un manteau de cheveux synthétiques Martin Margiela, une robe imprimée Jean-Charles de Castelbajac… Des tenues impressionnantes, mais désincarnées. Comme pour signifier, par contraste, qu’un vêtement, pour resplendir, se doit d’avoir été porté.

Anatomie d’une collection, jusqu’au 23 octobre, Palais Galliera (16e).

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