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Rio 2016 : tout savoir sur Tony Parker, le meneur de l’équipe de France de basket

Tony Parket et "ses" Bleus fêtent le titre européen en 2013.[Primoz Lavre / Icon Sport]

Meilleur joueur français de l’histoire de la NBA, Tony Parker est depuis plus de 15 ans le leader d’une équipe de France qui s’est fait une place parmi les plus grandes nations.

Tony Parker a de qui tenir : son père, déjà, était basketteur professionnel. En 1982, à la naissance de Tony, il évoluait à Bruges, en Belgique, où est donc né le prodige. Dès ses premiers pas dans des petits clubs régionaux (Fécamp, Déville-lès-Rouen, Mont-Saint-Aignan), son talent est évident, et marque ses adversaires comme ses coéquipiers. 

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Très tôt repéré par les franchises américaines

À l’âge de 15 ans, il choisit la nationalité française. Un choix dont la portée n’est encore évidente pour personne. Dans la foulée, il intègre l’INSEP, le centre fédéral de basket-ball, sous l’égide de la Direction Technique Nationale de la Fédération Française. C’est là-bas qu’il rencontrera notamment Boris Diaw, futur capitaine des Bleus et meilleur ami de Tony Parker.

Après une deux saisons en Nationale 1 pendant lesquelles il s’affirme comme l’un des meilleurs meneurs de la division, il signe son premier contrat professionnel avec le PSG Racing en 1999-2000. La première année, son rôle est très limité dans le club parisien qui compte dans son effectif un meneur international français en la personne de Laurent Sciarra. À tel point qu’à l’issue de cette saison, le jeune Tony lorgne déjà vers les Etats-Unis. Durant l’été 2000, il profite du camp «Nike Hoop Summit» à Indianapolis, qui voit les meilleurs jeunes basketteurs américains affronter leurs homologues européens. Tony y brille plus que de raison (20 points, 7 passes décisives, 2 rebonds et 2 interceptions), et les franchises américaines prennent conscience du talent du jeune homme. 

Sa deuxième saison dans le club parisien (désormais appelé Paris Basket Racing) sera très différente de la première puisque le jeune meneur prend la place d’un Laurent Sciarra parti. Avec près de 15 points et 5 passes décisives par match, Parker donne raison à son coach. À l’issue de cette saison réussie, le meneur français décide de s’inscrire à la draft NBA, il a alors 19 ans. 

Tony Parker et les Spurs, le mariage parfait

Sélectionné en 28e position de la draft par les San Antonio Spurs, Tony Parker tombe dans l’environnement idéal pour progresser. Le coach de la franchise texane, Gregg Popovich, considéré comme l’un des meilleurs entraineurs de l’histoire du basket américain, voit immédiatement le potentiel du meneur français. Alors que Parker devait commencer la saison comme remplaçant du meneur américain Antonio Daniels, il s’impose dès le cinquième match de la saison en tant que titulaire. Il est alors le plus jeune meneur titulaire de la ligue. Sa franchise se qualifie pour les play-offs ou les Spurs atteignent les demi-finales de la Conférence Ouest, où ils seront éliminés par les Lakers du duo Shaquille O’Neal et Kobe Bryant. Tony Parker est récompensé par une place dans la All-Rookie First Team (équipe type des meilleurs joueurs de première année). 

Dès lors, sa carrière NBA est lancée, et ses progrès dans le jeu seront constants. Dès la saison suivante, en 2003, les San Antonion Spurs remportent le titre NBA, Tony a tout juste 21 ans, et il est déjà le premier joueur français champion NBA. L’année suivante, alors que les Spurs seront de nouveau éliminés en demi-finale de conférence Ouest par les Lakers, Tony Parker signe un nouveau contrat avec sa franchise. 66 millions de dollars sur 6 ans, il devient le sportif français le mieux payé. 

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Un palmarès qui s’étoffe

En 2005, il remporte son second titre NBA malgré des finales compliquées face aux Pistons de Detroit, une franchise réputée pour sa défense dure, et championne la saison précédente. A cette occasion, il conforte sa place parmi les meilleurs meneurs de la ligue.

Une place qui sera consacrée l’année suivante. En 2006, Tony Parker dispute son premier All-Star Game dans l’équipe de la Conférence Ouest. Il est bien sur le premier joueur français à connaître cet honneur. Les Spurs ne parviendront cependant pas à conserver leur titre cette année là, vaincus par les Dallas Mavericks en demi-finales de Conférence Ouest. 

En 2007, Tony Parker assume ce statut. De nouveau sélectionné pour le All-Star game, il conduit sa franchise en finales NBA, où les San Antonio Spurs triomphent des Cleveland Cavaliers d’un jeune mais déjà incroyable LeBron James. À cette occasion, Tony Parker est élu MVP (meilleur joueur) des finales. Il est le premier européen de l’histoire à recevoir cet honneur, et le plus jeune joueur du vieux continent à posséder trois bagues de champions NBA. 

Un statut d’incontournable aux Etats-Unis

L’année suivante voit Parker louper le All-Star Game en raison d’une blessure à la cheville qui lui fait rater trois semaines de compétition. Une blessure qui n’empêche pas les Spurs de décrocher la troisième place de la Conférence Ouest. Une nouvelle fois, les joueurs texans seront éliminés par les Los Angeles Lakers de Kobe Bryant en finale de conférence Ouest. La saison suivante, Tony réalise des performances individuelles ahurissantes. Notamment le 5 novembre 2008, face aux Minnesota Timberwolves. Dans cette rencontre qui se joue en double-prolongation, le Français inscrit 55 points, distribue 10 passes décisives et capte 7 rebonds. Deux jours plus tard, il se blesse à nouveau à la cheville alors qu’il était le meilleur marqueur de la ligue. A son retour, son niveau de jeu reste très élevé, et Parker retrouve les honneurs d’un All-Star Game. 

Un trio en or

En compagnie de Tim Duncan et de Manu Ginobili, Tony Paker continue de mener le jeu des San Antonio Spurs avec maestria. Avec les trois compères, la franchise texane retrouve les finales NBA en 2013 et 2014, pour un nouveau titre en 2014. Plus encore, le trio remporte en 2014 sa 111e victoire en play-off et devient ainsi le plus prolifique de l’histoire de la ligue. Tim Duncan et Manu Ginobili vieillissants, les résultats des Spurs sont moins impressionnants depuis deux saisons (défaite au premier tour des play-offs en 2015, au second tour en 2016). Pourtant, Tony Parker est encore assez jeune pour continuer quelques années et surtout conduire la transition d’une franchise qui s’appuie désormais sur deux joueurs plus jeunes et très talentueux, Lamarcus Aldridge et Kawhi Leonard. 

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En équipe de France, un joueur exemplaire

Si Tony Parker est devenu une star aux Etats-Unis, ou il intègrera à n’en pas douter le Hall of Fame, la France pourrait lui ériger une statue devant le siège de la Fédération. Sélectionné pour la première fois en 2000 pour une rencontre face à la Turquie, il dispute le Championnat d’Europe en 2001 en tant que remplaçant, à nouveau derrière Laurent Sciarra. Très vite pourtant, il devient le meneur indiscutable d’une équipe de France qui ne fait à l’époque pas peur à grand monde. 

En 2003, peu de temps après son premier titre NBA, il dispute son premier tournoi international en tant que titulaire, le championnat d’Europe en Suède. La France termine à la quatrième place, et Tony figure parmi l’équipe type du tournoi. Malgré tout, la quatrième place ne suffit pas pour se qualifier pour les Jeux Olympiques de 2004, c’est donc une déception pour le meneur français. 

Deux ans après, la déception est passée, et dans le sillage de son meneur, la France obtient une médaille de bronze aux championnats d’Europe 2005 en battant la terrible Espagne lors du match pour la troisième place. En raison d’une blessure au doigt, Parker rate les championnats du monde de 2006.

De déceptions en déceptions

En 2007, la déception est terrible. Lors des championnats d’Europe organisés en Espagne, les Bleus doivent terminer dans les sept premiers pour décrocher leur billet pour les Jeux Olympiques de 2008. Las, les Bleus réalisent un tournoi décevant et terminent à la huitième place. Pour Tony Parker, le coup est dur. Chaque été il rejoint l’équipe de France alors que la plupart des joueurs NBA restent dans leur franchise pour préparer la saison suivante, mais les résultats ne suivent pas. Dès lors, beaucoup craignent que le leader des Bleus s’éloigne de l’équipe de France, d’autant plus que sa franchise des San Antonio Spurs annonce que Tony ne sera pas disponible pour les qualifications à l’Euro 2009. 

C’est pourtant mal connaître Parker, qui rêve depuis toujours d’un titre en compagnie de ses meilleurs amis, Boris Diaw et Flo Piétrus, à ses cotés en Bleus depuis toujours. Quelques semaines après l’annonce de sa franchise, Parker s’arrange avec les Spurs et convoque une conférence de presse dans laquelle il assure qu’il sera présent. La Fédération respire, et la France se remet à espérer. Tony porte l’équipe de France à bout de bras avec 28,5 points de moyenne sur ces qualifications. Pendant la compétition, les Bleus réaliseront un parcours remarquable, mais échoueront face à l’Espagne en quart de finale. Finalement 5e du classement final, ils se qualifient grâce à cette place pour le Mondial 2010 et le Championnat d’Europe 2011.

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Une pause, puis la consécration

Parker annonce rapidement qu’il ne sera pas de l’aventure du Mondial 2010. Après tant de saisons en NBA (82 matchs par an) et tant d’étés passés avec l’équipe de France, Parker a besoin de se reposer. Il assure néanmoins qu’il sera de retour en 2011.

Promesse tenue. Durant ces championnats d’Europe 2011, la France, en constante progression avec des joueurs comme Nicolas Batum ou Nando de Colo parvient en finale. Une fois de plus battus par leur bête noire espagnole, les Bleus obtiennent une médaille d’argent, emmagasinent de la confiance et une sacrée envie de revanche. Une revanche qui sera complète deux ans plus tard. 

Lors du Championnat d’Europe 2013, Parker et les siens retrouvent l’Espagne en demi-finale. Durant la première mi-temps, Tony est le seul joueur français à évoluer à son niveau. Plus encore, il porte son équipe à bout de bras avant de pousser un terrible coup de gueule dans les vestiaires.

Le discours est rassembleur, salvateur. Au retour des vestiaires, le visage des Bleus est très différent. L’équipe de France s’impose 75-72 en prolongations. Intouchables, les joueurs français s’imposent 80-66 face à la Lituanie en finale. La génération Tony Parker touche enfin à son graal, et la joie du trio Diaw – Pietrus – Parker est belle à voir, émouvante même pour ceux qui connaissent leur attachement au maillot tricolore. 

Finir sur une médaille olympique

En février 2014, Parker est absent pour le Mondial. L’âge avançant, les saisons NBA étant de plus en plus dures, le meneur ressent le besoin de se reposer avant l’Euro 2015 et surtout les Jeux Olympiques 2016, dont il a annoncé qu’ils seraient sa dernière compétition avec l’équipe de France. Pourtant en 2015, rien ne se passe comme prévu. Organisé en France, l’Euro est compliqué pour des Bleus qui s’inclinent en demi-finale, à nouveau face à l’Espagne. Les Bleus vont devoir passer par un tournoi de qualification olympique pour voir Rio. Un tournoi que ne pouvait manquer Parker. Dans son sillage, les Bleus s’imposent lors du TQO de Manille. Tony Parker va pouvoir enfin goûter aux joies d’une compétition olympique, avec dans un coin de la tête la possibilité d’une dernière médaille glanée avec ses compères de toujours, Boris Diaw et Florent Pietrus. 

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Quel que soit le résultat de cette olympiade, Tony Parker restera comme la plus grande légende du basket français, l’incarnation de cette génération qui aura toujours tout donné pour le maillot Bleu et la basket hexagonal. Au point d’ailleurs de devenir le président du club de l’ASVEL en juillet 2014 et d’y apporter sa culture de la gagne (l’ASVEL a remporté le championnat de France en 2015-2016). Plus qu’un joueur, Tony Parker est un symbole. Un symbole qui prendra sa retraite internationale dans peu de temps, alors un conseil : profitez des dernières arabesque de l’un des meilleurs meneurs de l’histoire du basket européen sur les parquets internationaux avant qu’il ne soit trop tard.

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