En direct
A suivre

Les souris fabriquent des spermatozoïdes plus grands que ceux des éléphants

S'ils sont peu nombreux, les spermatozoïdes de souris sont grands et surtout redoutables d'efficacité. [CC / nidan / Pixabay]

En toute logique, de gros animaux devraient produire de gros spermatozoïdes. Mais voilà, c'est l'inverse. 

En étudiant les données de près de cent espèces différentes de mammifères, allant de la souris à l'éléphant, Stefan Lüpold et John Fitzpatrick, des chercheurs des universités de Stockholm (Suède) et Zurich (Suisse), ont démontré que les animaux mâles mettaient au point des stratégies différentes pour féconder les femelles et que la taille des spermatozoides entraient directement en ligne de compte.

Car il existe en réalité autant de caractéristiques de spermatozoïdes qu’il existe d’espèces. Il y en a des petits, des grands, des longs, des courts... Et selon une étude que les deux chercheurs ont publié le 18 novembre dans Proceedings B, une revue de la Royal Society britannique, les petits mammifères se montrent plutôt économes en termes de quantité mais produisent des spermatozoïdes très grands, au taux de réussite très élevé. En d'autres termes, s'ils sont moins nombreux, les spermatozoïdes de souris sont redoutables d'efficacité.

La "stratégie du gâchis"

Les plus grands mammifères, comme l'éléphant, obéissent, eux à la "stratégie du gâchis". Ils produisent un grand nombre de spermatozoïdes qu'ils utilisent sans compter afin de composer avec la taille de l'appareil reproducteur de la femelle qui est plus grand chez les grands mammifères. Car dans les faits il y a un risque que les spermatozoïdes se perdent, tout simplement. Il faut donc multiplier les candidats.

"Dans ce cas, l'augmentation du nombre de spermatozoïdes est la meilleure stratégie. Avec plus de spermatozoïdes propulsés dans la course, le mâle optimise ses chances de concourir pour la fécondation" relèvent les chercheurs, étant entendu que développer de plus grands spermatozoïdes nuirait aux volumes fabriqués. Chez les grands mammifères, la quantité est donc préférée à la qualité.

"Chez les animaux petits, le risque de perte ou de dilution est beaucoup plus faible. Du coup, c'est la longueur du spermatozoïde qui prend l'avantage", note Stefan Lüpold. Ce qui pourrait expliquer pourquoi les mouches drosophiles "bifurca" produisent des spermatozoïdes de vingt fois leur taille alors que les spermatozoïdes humains sont 30 000 fois plus petits que notre taille moyenne.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités